Dictionnaire international des militants anarchistes
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LECOMPTE, Marie, Paula “MINNIE”
Née au Canada (?) vers 1850 - Journaliste - Londres – Genève - Paris – Marseille
Article mis en ligne le 12 avril 2014
dernière modification le 7 septembre 2023

par Marianne Enckell, ps

« Miss M. P. Lecompte », rédactrice au journal socialiste Labor Standard de Boston, fut déléguée des Boston Revolutionists au congrès international anarchiste de Londres en 1881 (voir Gustave Brocher). Max Nettlau, qui ne l’a pas connue, n’avait pas une haute impression d’elle : « une Américaine d’origine française, pas toute jeune, bien intentionnée, ne s’y connaissant pas beaucoup mais prenant toujours une position révolutionnaire à sa manière ». Elle y fit une longue intervention « que Kropotkine eut la galanterie d’inclure sérieusement dans Le Révolté », parlant des tendances révolutionnaires et illégalistes dans le mouvement ouvrier irlandais et américain (les « Molly Maguires » notamment). Son discours « porta sur les nerfs des délégués qui ne comprenaient pas la langue, et [Nathan] Ganz la convainquit de s’interrompre ». Elle resta quelque temps à Londres en donnant des conférences au Radical Club d’Ambrose Barker.

Elle fut la traductrice en anglais de Dieu et l’État de Bakounine et Aux Jeune Gens de Kropotkine, qui parurent en feuilleton dans The Truth à San Francisco en 1883-1884.

Arrivée à Genève, sans doute en 1884, elle trouva par l’intermédiaire de Jules Perrier un « petit appartement composé de deux pièces très exiguës et lambrissées », 15 rue des Corps-Saints, et travailla à l’Imprimerie Jurassienne. Elle envoya un soutien financier à des collectes du journal Le Révolté.

Elle se rendit à Marseille vers la fin 1884 sur l’insistance de Justin Mazade qui l’avait rencontrée à Genève. Sa connaissance de plusieurs langues – dont l’italien, l’espagnol, l’anglais, l’allemand et sans doute le russe – lui permit d’entretenir des correspondances suivies aux quatre coins du globe et de faciliter les contacts entre anarchistes de différentes nationalités se trouvant alors à Marseille. En 1885 elle fut membre aux côtés de Justin Mazade, J. Torrens et Ugo Parrini de la rédaction du journal Le Droit Social (Marseille, 2 numéros en mai et juin) dont le gérant était Alphonse Lauze.

Son domicile, un garni de la rue Molière, fut perquisitionné à deux reprises et le 14 février 1885 une importante quantité de documents en diverses langues (livres, brochures, journaux et lettres) furent saisis et remis au procureur de la République. Cette perquisition faisait suite à une dénonciation de sa logeuse qui l’avait qualifiée de « voleuse » ; Minnie LeCompte protesta avec énergie de son innocence mais revendiqua son appartenance au mouvement anarchiste : « …elle avoue avec courage et franchise ses amitiés et va même jusqu’à affirmer qu’elle est la femme anglaise qui portait le drapeau noir à côté de Louise Michel à la manifestation de l’Esplanade des Invalides » (rapport du procureur de la république, AD Aix).

En 1885-1886, elle envoya des correspondances au mensuel d’Henry Seymour à Londres, The Anarchist (1885-1888).

En 1888 elle s’installa quelques mois à Aix, puis quitta le département.


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