Dictionnaire international des militants anarchistes
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DAUTHUILLE, Auguste, Joseph, Toussaint “{DAUBIS}”
Né à Avranches le 4 mai 1891 - mort le 31 mai 1950 - Typographe - FRC - PCF - CGT – Paris - Pontoise (Val d’oise)
Article mis en ligne le 11 février 2007
dernière modification le 20 avril 2024

par Guillaume Davranche, R.D.

Farouchement anti-hervéiste, Auguste Dauthuille fut en novembre 1910 un des cofondateurs de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC).
En mars 1911 il avait été chargé avec Pierre Martin, Hubert Beaulieu et André Schneider d’élaborer la doctrine de la FRC.

Désigné secrétaire de la FRC le 2 avril 1911 en remplacement d’André Schneider, il dut céder sa place à la réunion plénière du 30 mai 1911 à Eugène Martin, jugé plus dynamique. Il résidait alors 19, rue de Seine, à Paris 6e et était secrétaire du groupe de Paris 18e.

Un rapport de police du 13 avril 1911 signalait que lors d’un meeting de protestation contre la condamnation du dessinateur espagnol Sagrista organisé par les groupes anarchistes, il avait déploré le manque d’organisation des anarchistes qui “s’ils étaient groupés, pourraient saboter les ambassades des pays où des nouveaux crimes seraient commis contre les militants révolutionnaires.

En août 1911, il était membre du Comité de défense sociale (CDS) et militait au groupe FRC de Pontoise, où il résidait 37, place du Grand-Martroy.

Le 29 septembre 1911, il fut convoqué aux assises de la Seine, pour l’article antimilitariste « Les volontaires » paru dans Le Libertaire du 6 mai, tandis qu’Édouard Sené était accusé d’« appel au pillage » pour un article sur la vie chère. Tous deux refusèrent de se rendre à la convocation, pour ne pas avoir à s’asseoir à côté de l’ex-gérant, Jean Dudragne. Ils furent condamnés par défaut, Dauthuille à trois mois de prison et 500 francs d’amende, et Sené à trois ans de prison et 3 000 francs d’amende. Ayant fait opposition, Dauthuille devait repasser devant les assises le 19 juin 1912

En octobre 1911, Dauthuille fut avec Goldschild (voir ce non) et Durupt, l’un des fondateurs du Club anarchiste communiste et cosigna son manifeste.

De mars à mai 1912, il appartint au Comité antiparlementaire révolutionnaire — impulsé par la FRC — qui mena une campagne abstentionniste à l’occasion des élections municipales de mai. Ce comité rassemblait 25 personnalités anarchistes et/ou syndicalistes révolutionnaires (voir Henry Combes).

En avril 1912, il était secrétaire de la Jeunesse syndicaliste du Livre de la Seine. La même année, il était secrétaire du groupe de Pontoise de la FRC.

Quand Dauthuille revint devant la cour d’assises le 19 juin 1912 pour son article « Les volontaires », son procès avait pris une envergure politique particulière. Il s’apprêtait en effet à partir effectuer son service militaire, et la loi Berry-Millerand ayant été votée entre-temps, il risquait d’être envoyé au bagne militaire. La condamnation fut malgré tout confirmée mais « avec les circonstances atténuantes » et la peine fut ramenée à six semaines de prison et 250 francs d’amende. Ne rentrant plus dans les critères de la loi, modifiée le 11 juillet 1912, Dauthuille échappa au bagne militaire.

En 1912-1913, il collabora au Mouvement anarchiste (Paris, 7 numéros d’août 1912 à février 1913) publiée par Pierre Ruff et Georges Durupt.

Le 11 avril 1916, il épousa Charlotte Billard à Paris 14e.

En 1919, il était membre du CDS et suivait l’affaire Sadoul avec Jean-Louis Thuillier.
Il milita ensuite au PCF à Paris 14e. Le 16 janvier 1923, il fut exclu du parti avec l’ensemble du Comité d’unité communiste, qui rejetait les conclusions du IVe congrès de l’Internationale hostiles à la franc-maçonnerie et à la Ligue des droits de l’homme.

Le 16 juillet 1938, il épousa Marie Obach à Paris 19e.

Dauthuille est décédé le 31 mai 1950 à Beauchamp (Seine-et-Oise).

Il y a sans doute identité avec l’Auguste Dauthuille qui, en octobre 1941, fut nommé secrétaire chargé des relations syndicales au Centre syndicaliste de propagande, organisme vichyste dirigé par Aimé Rey. Il partageait cette fonction avec Pierre Vigne. Le Bureau comprenait également : Aimé Rey (secrétaire général), René Mesnard (secrétaire trésorier), Georges Albertini (secrétaire à l’éducation), Gabriel Lafaye (secrétaire à la propagande) et Fernand Hamard (secrétaire technique).


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