Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
DANESI, Alfonso
Né à Imola (Bologne) le 15 avril 1834 - mort le 30 mai 1900 - AIT - Typographe ; comptable - Bologne – Genève - Lyon (Rhône) – Bruxelles
Article mis en ligne le 15 octobre 2014
dernière modification le 15 mars 2024

par ps

Militant actif à Bologne au milieu des années 1870, Alfredo Danesi - fils de Pietro et de Lavinia Brunori - qui avait combattu avec Garibaldi - il était demeuré boiteux après avoir reçu une balle à Monterotundo - collabora de 1873 à 1875 au journal Il Proletario (Genève) dirigé par l’indicateur Terzaghi avec lequel il rompit publiquement avec plusieurs autres compagnons tous contacts en août 1875 après avoir dénoncé les provocations de ce dernier.

Entre temps, pour échapper aux persécutions de la police italienne, Danesi s’était installé à Genève où il noua des contacts durables avec des anarchistes connus et plusieurs révolutionnaires. En 1874 il aurait été l’administrateur du journal La Voce del popolo (Bologne) et en septembre avait été l’objet d’une perquisition qui n’avait pas donné de résultats.. Recherché par la olice à la suite des mouvements insurrectionnels de l’Internatinale, il s’était réfugé en Suisse.
Après avoir bénéficié le 13 février 1875 d’une ordonnance de non lieu à Bologne, il était revenu en Italie en octobre 1876 et avait été admis, gravement malade, à l’hôpital de Bologne.

En avril 1877, il avait été l’objet en Italie d’un mandat de capture pour "association de malfaiteurs, conspiration contre la sûreté de l’Etat" pour avair imprimé un manifeste contre le roi. Il serait alors parti à Lyon où il aurait demeuré 49 rue Pierre Corneille..

En mars 1879, il fut l’imprimeur à Genève du placard Italia, 14 marzo 1879 menaçant de mort le roi Umberto s’il faisait exécuter le compagnon Passanante, ce qui lui valut d’être expulsé le 29 avril suivant de Suisse avec les compagnons Solieri, Grimasi, Casadio, Mercatelli et Malatesta.
Reourné en Italie il fut alors poursuivi avec 24 autres compagnons pour "association de malfaiteurs" à Forli en octobre 1879, mais fut acquitté.

Au début des années 1880, Alfonso Danesi se trouvait à Lyon où il logeait et servait de boite aux lettres à plusieurs socialistes italiens parfois recherchés en Italie.
Expulsé de France par arrêté du 8 novembre 1882 qui lui avait été notifié à Lyon où il demeurait 12 rue Stella, Alfonso Danesi s’était réfugié à Bruxelles où il soutenait. les journaux anarchistes de la capitale Ni Dieu ni maître et La Liberté. À cette époque, Danesi était en contact avec des anarchistes étrangers bien connus tels qu’Élisée Reclus, Peter Kropotkin, Digeon, Errico Malatesta et Johann Most Il était alors comositeur typographe au 19 rue Saint Pierre où il résidait avec son épouse. IL était membre de l’association bruxelloise des typographes.

Début janvier 1883, suite à selon lui, une dénociation de Terzaghi, il avait été convoqué à la police qui lui avait signifié un ordre de quitter le Royaume. Toutefois il lui avait été permis de rester à condition de s’abstenir de toute propagande révolutionnaire. Le 3 mars 1884, dans une lettre au Ministre de la Justice, il réitérait ses accusations contre Terzaghi qui, par vengeance personnelle, "s’est vantéde me faire bientôt expulsé de Belgique".

C’est à son domicile bruxellois qu’au printemps 1886 s’était réfugié le compagnon Cesare Bedogni (voir ce nom) ancien directeur du journal anarchiste-communiste Lo Scamiciato (Reggio Emilia) poursuivi pour délit de presse.

Sous la protection de l’avocat progressiste Georges Lorand, Danesi a travaillé au milieu des années 1880 au service courrier du journal libéral La Réforme, où il a tour à tour introduit quatre compatriotes - dont Cesare Bedogni (voir ce nom) - et en décembre 1886 l’anarchiste bruxellois Égide Govaerts.
Selon la police, il recevait à La Réforme des lettres adressées à plusieurs compagnons italiens dont Parmeggiani et Vittorio Pini (du groupe Gli Insurgenti de Paris), Guidetti et Gregorio Divorno.

Début 1887 il organisait des collectes de soutien à l’organe communiste-anarcisteLa Liberté (Bruxelles, 18 numéros du 23 octobre 1886 au 29 mai 1887) dirigés par F. Pintelon et J. Davister.
Le 31 octobre 1887 il fut avec Wysmans l’organisateur d’un meeting pour protester contre la condamnation à mort des compgons de Cicago (affaure de Hayarket).

Fin novembre 1887, après avoir dû quitter La Réforme - il avait été renvoyé avec 4 autres compagnons , dont Vittorio Pini, qui l’avaient suivi - il recevait une aide mensuelle de 2,50 francs par la caisse de secours de l’association des typographes ce qui laissait pratiquement sans ressources, puis il avait été placé en mai 1888 par Lorand comme interprète italien à l’exposition internationale de Bruxelles. Selon la police, certains de ses amis lui venaient en aide "d’une manière délicate, en payant le double ou même le triple de sa valeur le travail [de couturère] de sa femme". En outre i était alors atteint d’une faiblesse de la vue lui interdisant tout trvail. En janvier 1888 il avait échoué à trouver des fonds pour moter une imprimerie où aurait été édité un journal administré par Pintelon et Wysmans en remplacement de Ni Dieu ni Maître.

A l’été 1888 la police signalait plusieurs réunions tenues à son domicile et aux quelles participaient entre autres sa femme, les compagnons Luciano, Wysmans, Hertschap et "le grand Gérard" afin d’organiser, semble-t-il, une tournée de conféreces dans les diverses provinces belges.

En 1889 il résidait 82 rue du Marais à Saint-Josse-ten-Noode où il travaillait alors comme garçon de café. A l’automne 1889,, selon la police, il aurait été nommé directeur d’une maison pour la vente du beeurre comprimé.

En août 1890, il partit pour la capitale roumaine Bucarest où il dirigea un hôtel pendant cinq ans avant der revenir à Bruxelles en octobre 1895. Il aurait également été employé dans une imprimerie à Sofia en Bulgarie.

En 1894 son nom figurait sur une liste d’anarchistes établie par la police des chemins de fer pour « surveillance spéciale aux frontières ».

.
Dans un rapport de police bruxelloise de novembre 1895, il n’était pas jugé utile de lui appliquer une mesure administrative : "Son âge, 62 ans, permet de croire qu’il ne sera plus disposé à jouer un rôle actif dans la propagande révolutionnaire". Le commissaire proposait "de le faire surveiller discrétement spécialement en ce qui concerne ses relations avec des étrangers suspects ou notoirement connus comme anarchistes".
En 1896, après son retour de Roumanie, il résidait rue des Ursulines et exerçait alors la profeession de comptable-administarteur.

Selon un raport de la police londonnienne, Danesi avait été en relations avec Michele Angiolillo lors du séjour de ce dernier en 1896 à Bruxelles et lui aurait procuré des adresses de compagnons typographes avant son départ pour Londres. Convoqué à ce sujet Danesi avait prétndu qu’il ne s’agissait que de recommandations professionnelles.

Alfonso Danesi est décédé à Bruxelles le 30 mai 1900 d’une longue maladie. Il avait été hospitalisé du 22 février au 15 mai 1900 où il avait regagné le domicile du député Lorand chez qui il était hébegé.
Dans un hommage paru da,s Le Message de Bruxelles (1er juin 1900) Coriolis écrivait : "L’excellent home que demain nous conduirons au cimetière commandait autour de lui la sympathie et le respect. Formellement anarchiste, affirmant ses croyances avec une sincérité où il y avait à la fois de la bravoure et de la candeur, acceuillant à tous les compagnons - même à ceux dont ul blâmait les actions et réprouvait les théories - il avait désarmé par sa droiture les sévérités du pouvoir et jusqu’aux soupçons de la police....A Bruxelles comme en Italie, comme en France, comme à Sophia, il avait conquis l’affection de ses camarades ouvriers et de tous les journalistes qui s’étaient trouvés en relation avec lui. C’était un braven un vaillant, un sensible...Je salue sa tombe avec émotion".

Il avait été marié depuis 1861 à Teresa Gollinelli, née le 5 avril 1837 à Imola, couturière, qui en 1916 était hébergée dans un hospice pour indigents de Bruxelle au moins depuis juillet 1903.


Dans la même rubrique

DAOUT, Pierre
le 4 septembre 2021
par R.D.
DANIERE, Claude
le 4 septembre 2021
par R.D.
DANIEL, Oscar
le 4 septembre 2021
par R.D.
DANGER (ou DANGERS)
le 4 septembre 2021
par R.D.
D’ANGELO, Filippo
le 4 septembre 2021
par R.D.