Philibert Lagrue, qui avait été en 1884 et 1885 condamné pour divers « voies de faits, bris de clôtures, outrages… » et que la police qualifiait de « nomade, paresseux, débauché » avait été fiché comme anarchiste militant en Saône-et-Loire après avoir été condamné à 25 fr d’amende pour avoir participé à Charolles (Saône-et-Loire) à une rixe commencée aux cris de « Vive la révolution sociale ». Il était ensuite allé à Lyon et Villefranche puis était arrivé à Roanne début octobre 1884 où, selon la police, il était connu dans le groupe anarchiste sous le nom de Philippe Lagoutte.
Il fut accusé d’être l’auteur en octobre 1884 d’un vol de dynamite à Villeret, de la dégradation près de la poudrière d’une vieille croix de pierre puis dans la nuit du 16 au 17 octobre de l’attentat contre le domicile du gardien chef de la prison de Roanne qui fut légèrement blessé. Peu après l’explosion un placard avait été affiché sur les portes de la prison. Lagrue qui avait été condamné en novembre 1885 pour « vol » à 2 ans de prison avait été identifié suite à l’analyse graphologique d’une lettre envoyée au juge d’instruction revendiquant le vol de dynamite et du placard apposé sur la prison. Il aurait commis l’attentat avec un certain Paul Grand, chez qui il habitait à Roanne, qui ne put être inculpé faute de preuves suffisantes. I était alors membre du groupe Les révoltés.
Pendant son incarcération, il tenta dans la nuit du 12 au 13 janvier 1886 de s’évader en parvenant à ouvrir la porte de sa cellule au moyen de la tringle en fer de son lit rougie au feu de son poêle. Il fut jugé et condamné en mars 1886 à Montbrisson