Né en Alsace et de nationalité allemande, Georges Schmeyer (ou Schweyer), qui en 1874 il avait été condamné à 8 jours de prison, avait milité à Reims dans les rangs socialistes avant de devenir anarchiste. En juillet 1883 il avait participé à une manifestation contre le rejet d’un projet de loi d’amnistie. En février 1884 il fut délégué à un congrès socialiste tenu à Roubaix où il fut notoirement chargé d’un rapport sur la cordonnerie.
Il était membre du groupe anarchiste Les Résolus formé en août 1884 à Reims par Joseph Faucher, Lepretre, Douce et Merlin à la suite d’une scission du Parti ouvrier français (POF). En octobre 1884, à l’occasion de l’anniversaire du journal La Défense des travailleurs, il avait proposé d’organiser une manifestation de sans-travail sur la place de l’Hôtel de Ville.
Il fut l’un des organisateurs de la conférence contradictoire "La nécessité de l’anarchie" faite par Tortelier à Reims le 16 février 1885, présidée par Doucé, à laquelle avaient assisté environ 300 personnes dont une quarantaine d’anarchistes et où in révolver avait été gagné par une femme à l’issue de la tombola effectuée à la fin de la réunion. Plusieurs accrochages avaient eu lieu entre socialistes et anarchistes au cours de la réunion qui, selon la police, s’était terminée sur les cris de Tortelier de "De la dynamite, encore de la dynamite, toujours de la dynamite ! A bas Guesde et Vive l’anarchie !".
Schmeyer, qui au printemps 1885 avait démissionné du groupe La Défense des travailleurs, était à cette époque suspecté par la police de détenir de la dynamite. Il avait également participé avec notamment Lepretre à la manifestation organisée en avril par le groupe pour protester contre l’expédition du Tonkin.
En mai 1885 il fut condamné en correctionnelle à 16 fr d’amende pour « coups et blessures » et le préfet avait proposé son expulsion du territoire. Une collecte en sa faveur avait été faite en juin lors d’une réunion chez le compagnon Lequet. Selon la police Schweyer devait ensuite se rendre à Troyes (Aube) où il aurait trouvé du travail chez un cordonnier. Selon un autre rapport il aurait quitté Reims en juin 1885 à destination de Mulhouse.