Dictionnaire international des militants anarchistes
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NOGUES, Antonio
Né vers 1870 - fusillé le 4 mai 1897 - MLE – Barcelone (Catalogne)
Article mis en ligne le 5 novembre 2015
dernière modification le 7 septembre 2023

par ps

Militant anarchiste d’Igualada (Barcelone), Antonio Nogués avait été arrêté avec entre autres Tomas Ascheri, Juan Alsina, Luis Mas et José Molas à la suite de l’attentat de la rue Cambios Nuevos en juin 1896. Tous furent internés et torturés dans les cachots souterrains de la citadelle de Montjuich pour les faire avouer et s’accuser les uns les autres, ce que tous dénoncèrent lors du Conseil de guerre tenu à Montjuich en décembre 1896. Entre autres supplices, Nogues avait eu les hanches brulées au fer rouge et la lettre N tatouée au fer sur une de ses fesses. Lors de la séance du 15 décembre, grimaçant de douleur à la sortie de la salle du conseil de guerre, il avait notamment déclaré : “Vous pouvez maintenant me torturer encore avec le feu, avec le manque de sommeil, la soif, la faim ; vous pourrez me broyer les testicules et faire de moi ce que vous voudrez. J’ai dénoncé vos cruautés et je suis satisfait !”. Condamné à mort avec 8 autres des accusés, Antonio Nogues fut fusillé le 4 mai 1897 dans les fossés de Montjuich en criant “Vive l’Anarchie !… C’est l’inquisition… je suis innocent !” aux cotés de T. Ascheri, L. Mas, J. Molas et J. Alsina.

Dans une lettre sortie de prison, Antonio Nogués avait écrit : “Compagnons, Salut ! Comme vous avez pu l’apprendre, moi, Antonio Nogués, j’ai été avec trois autres malheureux un des principaux accusateurs qui ont joué un rôle prépondérant dans ce procès. Mai aussi j’ai été un de ceux qui ont éprouvé avec le plus d’intensité les tortures barbares du martyre… Immédiatement après mon arrestation on me fit passer huit jours consécutifs sans manger ni boire, en me faisant marcher sans cesse, le fouet à la main. Et, comme cela ne suffisait pas… ils augmentèrent la torture en le faisant galoper, comme si j’étais un cheval, jusqu’au moment où, exténué de fatigue et de faim, je tombai évanoui. Ensuite ils allumèrent un foyer où ils mirent chauffer des fers qui, une fois rougis, furent appliqués sur mon corps défaillant jusqu’à ce que, ne pouvant résister à ces souffrances horribles, je me déclarai être l’auteur de l’attentat.

"A cela les tortureurs répondirent que ce n’était pas vrai, qu’ils connaissaient déjà l’auteur et que ce qui était exact c’est que j’avais donné la bombe à l’auteur, que j’en avais encire six autres… Pour en finir avec cette barbare torture, je me hâtai de dire que tout ça était exact. Mais je n’étais pas encore au bout. On me bâillonna et on me laissa ainsi pendant vingt-quatre heures, parce que je ne savais pas les noms de l’auteur de l’attentat et de mon prétendu complice. Ils se virent alors obligés de me dire ces noms et ils me mes firent répéter en collant ma face contre le mur tandis que deux bourreaux me fouettaient… Je ne peux pas continuer, le bourreau vient”. (Cf. Le Père Peinard, 3 janvier 1897)


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