Dictionnaire international des militants anarchistes
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MARCHAND, Arthur, Joseph, Edouard
Né le 1er juillet 1886 à Quelaines-Saint-Gault (Mayenne) - Tonnelier – CGT - Paris
Article mis en ligne le 16 mai 2016
dernière modification le 20 avril 2024

par Guillaume Davranche, ps

Ouvrier tonnelier, anarchiste, Marchand fut condamné le 20 juin 1911 pour port d’armes à vingt-cinq francs d’amende.

Syndicaliste proche des thèses d’Émile Janvion, il fut élu secrétaire de la fédération du Tonneau à l’issue de son IXe congrès en août 1912, en remplacement de Bourderon et fut gérant du Tonneau, organe trimestriel de la fédération. Ce même congrès du Tonneau décida d’“interdire l’accès de toutes les fonctions fédérales et syndicales à ceux des membres de sa profession adhérant à la franc-maçonnerie”.

Par la suite, Marchand fut membre du comité constitué par Émile Janvion pour défendre le disciplinaire Victor Bintz (voir ce nom).

A l’époque de la 3e affaire du Sou du soldat, en juillet 1913, Arthur prôna le bras de fer avec l’État. Au comité confédéral du 4 juillet, il soutint la proposition, émise par Raymond Péricat, d’une manifestation à Longchamp le 14 juillet, et d’une grève générale le 24 septembre 1913. La proposition fut repoussée. A la conférence ordinaire des fédérations et des bourses de la CGT, les 13, 14 et 15 juillet 1913 à Paris, Marchand déposa, au nom de la fédération du Tonneau, un ordre du jour stipulant que les “fédérations, unions et syndicats devront préparer leurs adhérents à se lever en masse le 24 septembre en une grève générale (qui durera ce qu’elle durera et sera ce qu’elle sera) si la classe 1910 n’était pas libérée à cette date et pour également empêcher l’application d’une loi de régression”. Sa proposition, violemment combattue par Alphonse Merrheim, ne fut pas adoptée. Il était à cette époque domicilié 251 rue de Charenton (XIIe arr.).

Durant la crise européenne de juillet 1914, il fut de ceux qui prônèrent l’action contre la guerre. Au comité confédéral du 28 juillet, il soutint la proposition d’Ange Rivelli d’organiser une série de meetings pacifistes dans tout le pays, en vain. Mais lors du comité confédéral du 31 juillet, il accepta, avec regret, le renoncement à la grève générale et l’alignement de l’attitude de la CGT sur celle du PS.

Mobilisé au 21e régiment d’infanterie coloniale, il fut grièvement blessé. En mars 1916, il était en traitement dans un hôpital. Réformé n° 1 pour blessures de guerre à la jambe, il ne travaillait plus que quelques heures le matin. Le reste du temps, il remplissait les fonctions de secrétaire de l’Association ouvrière des mutilés, domiciliée au siège de la CGT, impasse de la Grange-aux-Belles. Il fut élu secrétaire général de la Fédération ouvrière et paysanne des anciens combattants (FOP) lors de son congrès fondateur à Paris les 8 et 9 juin 1919.

En avril 1918, il avait épousé une modiste à Paris 12e.

Du 15 au 18 juillet 1918, il représenta plusieurs syndicats de tonneliers au congrès confédéral de la CGT à Paris, et approuva le bilan de l’action confédérale.

Sollicité après la guerre pour reprendre le secrétariat de la fédération du Tonneau, il n’accepta qu’avec réserve, compte tenu de ses charges à la FOP. Toutefois, à l’issue du Xe congrès du Tonneau, tenu à Montpellier du 15 au 17 août 1919, où 36 syndicats étaient représentés par 34 délégués, il fut réélu secrétaire par 27 voix contre 3, Bourderon étant trésorier. Il se prononça alors contre « la présence d’un permanent ».

En 1920, il participa à Paris au XIe congrès de la fédération du Tonneau, les 23-26 septembre, et déclara : “Je suis antifonctionnariste ; les militants doivent retourner à leur métier comme cela se fait au syndicat des terrassiers. En restant trop longtemps fonctionnaire, le militant, même le mieux intentionné, s’embourgeoise.” Au sujet de l’affiliation internationale de la CGT, il ajouta : “Au sujet du problème de la IIIe Internationale, je dis nettement : autant je suis révolutionnaire, autant je suis contre la subordination du mouvement syndical à un groupement politique.” Enfin : “Comme libertaire, je combattrais le Parti socialiste au pouvoir. Un gouvernement est toujours un moyen d’oppression.” Il fut réélu secrétaire de la fédération et délégué titulaire au CCN.

Au congrès confédéral de d’Orléans, du 27 septembre au 2 octobre 1920, il fut délégué fédéral du Tonneau, il fut parmi les orateurs de la minorité révolutionnaire, attaquant le rapport moral du bureau confédéral. Il vota contre, avec la majorité des syndicats du Tonneau, tandis que Bourderon soutenait la majorité confédérale.
Au XIIe congrès fédéral du Tonneau, tenu à Bordeaux, c’est lui qui présenta le rapport moral, qui fut adopté.


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