Dictionnaire international des militants anarchistes
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PICAVET, Louis
Né au Canada - Ouvrier du textile - IWW – Lawrence (Massachusetts) – Providence (Rhode Island)
Article mis en ligne le 2 septembre 2018
dernière modification le 22 février 2024

par Michel Cordillot, R.D.

Militant syndicaliste-révolutionnaire d’origine franco-canadienne, membre des IWW et militant coopérateur, Lous Picavet était ouvrier textile à Lawrence (Massachusetts), où il occupait en 1908 la fonction de secrétaire adjoint de la branche française n° 20 des IWW dont il avait été l’un des cofondateurs. Il signa à ce titre une première tribune libre dans les colonnes de L’Union des travailleurs en avril.

Louis Picavet fit la connaissance de Louis Goaziou lors du passage de ce dernier à Lawrence en avril 1908 et se déclara prêt à engager le dialogue avec lui. Élu en avril secrétaire du comité d’organisation de la convention annuelle des organisations de langue française du textile affiliées aux IWW qui devait se tenir à Lawrence les 30 et 31 mai, il communiqua à L’Union des travailleurs le programme des discussions. Les 10e et 12e points concernaient le recrutement d’un permanent en charge de l’organisation et du recrutement et le lancement d’un journal en français.

Figurant au nombre des 7 militants délégués par la section de Lawrence, Louis Picavet fut élu secrétaire du congrès des Unions textiles par les 16 délégués présents. Il en rédigea à ce titre un compte rendu qui parut dans les colonnes de L’Union des travailleurs en juin 1908. Il habitait à cette date 6 Chestnut street, à Lawrence.

En octobre 1908, Louis Picavet invita David Mikol à venir donner à Lawrence trois conférences (en anglais, en français et en yiddish) sous les auspices de la section 20 des IWW. Peu après il organisa une fête destinée à financer la création d’une bibliothèque syndicale, mais ce fut un échec. Activement impliqué dans une grève de tisseurs qui éclata quelques semaines plus tard, il n’avait pas renoncé à son projet de lancer un journal en langue française comme le prouve la réunion de travail qui se tint début novembre 1908, sans aboutir à un résultat positif. Il appela également, avec l’appui de Louis Goaziou, tous les lecteurs de L’Union des travailleurs syndiqués à l’AFL à abandonner cette organisation pour rallier les IWW.

Militant coopérateur, Louis Picavet occupait également la fonction de secrétaire de la commission de contrôle de la société coopérative L’Union créée par les travailleurs belges et français de Lawrence, et dont le siège se trouvait 60 Short street.

Militant syndicaliste expérimenté et combatif, Louis Picavet fut l’un des dirigeants de la grande grève de 1912 pour « du pain et des roses ». Fin janvier, quelque 1 000 Français et Belges se mirent en grève, en même temps que 2 500 Syriens, 2 000 Lithuaniens, 2 000 Polonais et 10 000 Italiens.

Dans une lettre adressée aux Temps nouveaux (n°33, 8 janvier 1914), il se plaignait de manœuvres des IWW qui, lorsque avec des compagnons il avait voulu fonder à Lawrence un groupe anarchiste d’études sociales, l’avaient devancer en formant avec les camarades français un simple groupe d’études sociales. Il assurait également que la grande grève de Lawrence avait été moins l’œuvre des IWW que du groupe anarchiste cosmopolite La Ligue internationale antiparlemetaire (International Antiparlementarian League) formé de Français, de Belges, d’Italiens et de Juifs pour la plupart adhérents aux IWW qui, après une intense propagande auprès des ouvriers italiens, avaient imposé les tactiques de l’action directe inspirées du syndicalisme révolutionnaire français et opposés aux ultralégalistes qui dominaient alors les IWW.

Après la grève il avait dû quitter Lawrence et était alors parti à Providence (Rhode Island) Il fut alors l’objet d’une « exclusion » de la locale IWW de Lawrence sous prétexte qu’il « aurait porté atteinte à l’honorabilité d’un notable de la locale » Son adhésion à la locale de Providence fut de ce fait refusée. Picavet fit appel de cette décision à la Fédération du textile mais devant la commission d’enquête refusa de faire des excuses et resta semble-t-il en dehors de l’ organisation dénonçant l’exclusion des militants partisans de la décentralisation au profit des politiciens.


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