Dictionnaire international des militants anarchistes
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BIDAMANT, Yves-Marie
Né le 4 août 1874 à Lazarderieux (Côtes-du-Nord) - Cheminot – CGT - Achères - Dreux - Le Havre
Article mis en ligne le 3 septembre 2018
dernière modification le 2 mars 2024

par Guillaume Davranche, R.D.
Bidamant (arrestation octobre 1910)

Figure majeure de la minorité révolutionnaire du Syndicat national des chemins de fer avant 1914, Yves Bidamant appartenait à la tendance insurrectionnelle du Parti socialiste et donnait des articles à La Guerre sociale. Il appartint au mouvement libertaire en 1913-1914.

Conducteur à Achères (Seine-et-Oise) sur le réseau de l’Ouest, Yves Bidamant s’affirma, dès 1903, comme un militant de premier plan du Syndicat national des chemins de fer. Secrétaire du 3e congrès régional, en avril 1903, il fit partie de la commission permanente du réseau de l’Ouest, créée à l’issue du 5e congrès régional, en 1905. Au sein de la commission, il mena une action soutenue auprès de la direction de la compagnie pour obtenir l’alignement de la réglementation du personnel sur celle déjà en vigueur sur le réseau de l’État (notamment l’institution des comités paritaires du travail).

Bidamant apparut bientôt comme un des plus actifs représentants de la minorité révolutionnaire du Syndicat national des chemins de fer, bastion du réformisme dirigé depuis 1891 par Eugène Guérard.
Au congrès national tenu du 12 au 15 mai 1904, avec Bruguière du PLM, il reprocha au conseil d’administration (CA) du syndicat national de n’avoir pas soutenu la diffusion de la brochure antimilitariste d’Yvetot, Le Nouveau Manuel du Soldat. Au congrès de 1905, il se montra partisan résolu de la campagne pour les huit heures entreprise par la CGT ; il signa la résolution réclamant l’adoption immédiate de la loi Berteaux par le Sénat (pour l’amélioration des horaires de travail et des retraites), qui menaçait « de faire l’agitation nécessaire pour l’abstention complète des travailleurs de chemins de fer en matière électorale ».

Il fut délégué d’Achères au congrès national des chemins de fer du 10 au 13 avril 1907.
Il fut ensuite muté à Dreux où, « avec l’assentiment » de son syndicat, il accepta le poste de chef de bureau, aux émoluments de 139, 50 francs mensuels. Les réformistes le lui reprochèrent régulièrement par la suite. Il était marié à Clotilde Decouture.

Au congrès confédéral de la CGT tenu à Marseille les 5-12 octobre 1908, parce qu’il n’était pas délégué par un syndicat de cheminots mais par la bourse du travail de Dreux, Yves Bidamant donna libre cours à ses critiques contre le Syndicat national des chemins de fer, qui avait organisé un référendum sur l’antimilitarisme. Il expliqua que ce référendum avait permis à Guérard et aux pouvoirs publics d’identifier où étaient les foyers révolutionnaires au sein du Syndicat national, et que 2 syndicalistes d’Alger avaient été révoqués suite à cela. Sur la question des relations internationales, il estima qu’il fallait que la CGT réintègre pleinement le Secrétariat syndical international et y porte les questions de la journée de huit heures, de l’antimilitarisme et de la grève générale. Aux côtés notamment de Ebers, Bodin (coiffeurs, Lyon), Mathieu (terrassiers, Lyon), Thuillier (Paris), Boudoux, Grandjouan (litographes), Trottebas, il fit adopter (681 vois contre 421) une motion antimilitariste et antipatriotique appelant les travailleurs à répondre à une déclaration de guerre par la grèves générale révolutionnaire.

Au congrès national des cheminots, du 4 au 7 mai 1909, Bidamant fut un des principaux représentants de la minorité révolutionnaire, avec Alexandre Le Guennic.
La grève des PTT de 1909 fut l’occasion d’une passe d’arme décisive entre lui et Eugène Guérard, le vieux leader réformiste du Syndicat national. À ce moment, Bidamant était membre du Parti socialiste, probablement dans sa tendance insurrectionnelle car il bénéficiait du soutien de La Guerre sociale, qui passait ses articles. Il attaqua alors Guérard sur l’attitude équivoque qu’il avait eue au meeting des postiers à l’Hippodrome, le 14 mai ; sur ses relations constantes avec les ministres Clemenceau, Briand et Viviani ; sur ses possibles malversations dans la gestion de la loterie de l’Orphelinat national des chemins de fer, dont il était le directeur.
Accusé de calomnies, Bidamant fut exclu du Syndicat national par le CA le 3 août 1909. Cette exclusion provoqua cependant un tollé. Les révolutionnaires mirent sur pied un Comité de défense syndicaliste des cheminots qui organisa la riposte. Dès le 19 août, la section des cheminots de Dreux affirma qu’elle tenait l’exclusion de Bidamant pour nulle. Quant à la section de Paris-Nord, de tendance révolutionnaire, et dont dépendait formellement Guérard, elle prononça l’exclusion du vieux leader.
Le 16 septembre 1909, lors d’une assemblée du sndicat des chemeins de fer, tenue à la Bourse du travail et ayant réuni 1500 participants, Bidamant avait "défendu l’action violente qui a donné des résultats merveilleux dans certaines corporations, notamment dans celle du bâtiment".

Le contentieux fut vidé lors d’un congrès extraordinaire de crise tenu du 10 au 12 décembre à Paris, salle de l’Égalitaire (rue Sambre). Une bonne partie des débats fut consacrée au différend entre Guérard et les militants révolutionnaires Le Guennic, Bidamant (présenté par Guérard comme "vendu à la police" et Poitevin. Le congrès, se voulant consensuel, réintégra Bidamant et réaffirma sa confiance à Guérard. Ce dernier, cependant, donna sa démission de secrétaire du CA du Syndicat national le 17 décembre.

Le congrès des cheminots, du 13 au 16 avril 1910, réaffirma, après le congrès de décembre 1909, l’objectif de la « thune » (5 francs minimum par jour, au lieu de 3, 5 francs en moyenne), de la limitation des amplitudes horaires et d’un système de retraite équitable. Bidamant fut élu au CA du Syndicat national et, tout au long de l’année 1910, il donna des conférences en France en faveur de la grève générale des chemins de fer.
Le 1er mai 1910 lors du meeting tenu à Saint Malo, il avait notamment déclaré : "Figurez vous un précipice insondable. Sur l’un des côtés il ya a le gouvernement, l’armée, la magistrature, la police et la bourgeoisie : forces néfastes soudoyées par vos ennemis. De l’autre côté est groupé le prolétariat exploité. Une corde relie ces deux masses qui constituent deux groupes d’adversaires irréductibles. C’est à cous camarades de vous unir pour tirer avec ensemble et vigueur sur cette corde et précipiter pour toujours vos ennemis au fond du gouffre sans fond".

Le 17 juillet, un comité était désigné par le conseil d’administration du Syndicat national, pour décréter la grève au moment jugé opportun. Bidamant en fit partie, avec Albert Lemoine.

Invité à participer à la fête orgaisée par le Comité de l’orphelinat des chemmins de fer le 24 septembre 1910 à Rennes, il avait récusé cette invitation ayant appris la présence du Préfet d’Ille et Vilaine et du maire de Rennes. Dans une lettre parue dans La Tribune de la voie ferrée, il avait écrit : "Je n’irai à Rennes que si mes camarades répudient absolument les personnages compromettants invités à la fête. Je laisse aux syndiqués de Rennes toute liberté ; ils auront à choisir pour leur fête du 24 septembre, entre le Préfet d’Ille-et-Vilaine et un militant révolutionnaire".

Il fut délégué au congrès confédéral de Toulouse, en octobre 1910, par les syndicats de cheminots de Nice, de Bastia et d’Argenteuil.

Lors la grève des cheminots de 1910, il fut arrêté rue du Château d’eau à Paris le 17 octobre, poursuivi pour « provocation aux entraves à la marche des trains » et emprisonné à la Santé pendant 23 jours, puis fin décembre était renvoyé par le juge d’instruction devant la chambre de mise en accusation en vue de poursuites devant la Cour d’Assises pour "complicité et provocation aux actes de sabotages sur les voies ferrées".. Révoqué par la compagnie de l’Ouest-État, il fut placé en liberté provisoire le 4 mars 1911. Son avocat, le député Willon, lui obtint le non-lieu. Le 28 mars 1911 il avait été inscrit au Carnet B de l’Eure et avait été rayé du Carnet B de l’Eure et Loir. Il demeurait alors à Nonancourt (Eure) où il était employé comme comptable chez un grainetier.

Désormais sans emploi, Bidamant gagna sa vie en vendant des encyclopédies au porte-à-porte - notamment L’Homme et la terre d’Elisée Recllus -, mais il resta tout aussi actif dans la vie syndicale.
Du 2 au 5 août 1911, il fut encore un des principaux protagonistes du congrès national des cheminots qui vit, pour la première, les révolutionnaires atteindre la majorité. Il soutint le projet de refonte des statuts du Syndicat national préparé par son camarade Dejonkère, qui proposait l’abandon du centralisme au profit du fédéralisme. Le projet fut approuvé par le congrès par 315 voix, contre 231 pour en différer l’examen et 8 abstentions. Ce projet prévoyait que le Syndicat national des chemins de fer devait se transformer en Fédération nationale des transports par voie ferrée, au sein de laquelle chaque réseau ferré aurait davantage d’autonomie. D’autre part, l’organisation syndicale devait quitter son siège du 38, rue Notre-Dame-de-Nazareth à Paris 3e, pour s’installer dans l’immeuble confédéral de l’impasse de la Grange-aux-Belles, à Paris 10e, et entrer en négociation pour une fusion avec la Fédération des transports, de tendance révolutionnaire.

Le 31 août, Bidamant prit la parole dans un meeting contre la vie chère à Fougères (Ille-et-Vilaine) où il s’efforça de donner un sens anticapitaliste à la révolte des ménagères.

À l’issue du congrès d’août 1911, où les révolutionnaires avaient été victorieux, Bidamant avait déclaré qu’une « nouvelle génération de militants » devait prendre les commandes de l’organisation syndicale. Il dut cependant vite déchanter : le CA resta aux mains des réformistes. Dès sa réunion du 17 septembre 1911, il réélut Bidegarray comme secrétaire général, et, par 23 voix contre 19, refusa d’entériner les changements d’appellation et de siège votés par le congrès. Le Matin du 18 septembre titra : « Une victoire des réformistes : le Syndicat national ressuscite ».
Suite à ce coup de force, les révolutionnaires dénoncèrent la « trahison » du CA. Le 21 septembre, se prévalant de la décision du congrès d’août, ils appelèrent l’ensemble des groupes du Syndicat national à rompre toute relation avec le CA et à s’aboucher avec le « comité directeur » qu’ils venaient de constituer. Une minorité de groupes se rallia à eux. C’était la scission. Cependant, dans ses réunions suivantes, le CA du Syndicat national fut fidèle aux décisions du congrès d’août, et modifia les statuts dans un sens fédéraliste. Si bien que chacun des 7 congrès de réseaux qui eurent lieu entre octobre et décembre 1911 approuva les nouveaux statuts et renouvela la confiance au CA.
Isolée, la minorité révolutionnaire se retrouvait du coup en position de scissionniste. Elle décida malgré tout de se constituer en Fédération nationale des transports par voie ferrée (FNTVF) au 1er janvier 1912. La FNTVF eut son siège à la Maison des syndiqués de Paris 17e, au 67, rue Pouchet, et se dota d’un organe, Le Cheminot fédéraliste. Le 5 mars 1912, elle demanda son affiliation régulière à la CGT. Refusant d’admettre deux organisations concurrentes, le comité confédéral désigna une commission de résolution des conflits, présidée par Lenoir, qui publia son rapport dans La Voix du peuple du 18 août 1912. Elle faisait la part des torts de chaque partie et proposait la réunification, assortie de diverses conditions consensuelles. La FNTVF accepta les conclusions du rapport, mais conditionna sa réponse à celle du Syndicat national. Or celui-ci différa sa réponse jusqu’au congrès du Havre.

Le 21 janvier 1912, aux côtés de G. Yvetot il avait été l’orateur du meeting tenu à Niort contre les lois scélérates et la condamnation de Rousset dans le cadre de la campagne contre les bagnes militaires. Le 10 février, lors d’une réunion sur le même thême à la Bourse du travail de Clichy, il avait "décrit sa haine pour les bandits militaristes", qu’il apprenait "à son enfant à partager ses sentiments" invitant "les femmes à donner à leurs enfants une éducation antimilitariste".

Au printemps 1912 il était l’organisateur de cours de la FNTV donnés à la Maison des syndiqués, 67 rue Pouchet, pour "préparer les militants syndicalistes à s’exprimer en réunion publique". Depuis avril 1912 il résidait 30 rue Gros Murger à Maisons Laffitte (Seine et Oise) et avait été inscrit le 22 avril au Caret B de la Seine et Oise.

Le 26 août 1912, Bidamant, alors secrétaire de la FNTVF, fut brièvement arrêté à Dreux pour un discours antimilitariste. Lors d’une réunion organisée à l’occasion du 2econgrès des syndicats ouvriers d’Eure et Loir, il avait notamment dénoncé "les officiers, ces brutes galonnées qui ont fait tuer Aernoult".

Au congrès confédéral du Havre, en septembre 1912, la FNTVF fut représentée par Bidamant, Le Guennic, Dejonkère, Lagarde et Profit, avec 22 mandats à titre consultatif. Face à elle, le Syndicat national de Bidegarray fut représenté de plein droit, avec 43 mandats. Le débat en séance tourna au désavantage de la FNTVF qui refusa le pacte de fusion léonin que le Syndicat national et la CGT voulaient lui imposer.

A l’automne 1912 il fut l’orateur de plusieurs meetings contre la guerre des Balkans puis début 1913 lors de la campagne contre la loi de trois ans.

Yves Bidamant s’était à ce moment-là éloigné de La Guerre sociale, qui avait effectué un tournant droitier. N’étant semble-t-il plus adhérent du PS, il se rapprocha de la Fédération communiste anarchiste (FCA) et donna un article au Mouvement anarchiste de janvier-février 1913, dans lequel il commentait le procès des « bandits tragiques » et défendait le droit d’asile (voir Antoine Gauzy). « Je conserve pour moi mon sentiment sur les actes de la“bande tragique”, écrivit-il, “mais je dis hautement que si Bonnot et Garnier étaient venus me demander l’hospitalité, je ne les aurais pas repoussés."

En juillet 1913, Bidamant participa à la fondation du groupe des cheminots anarchistes, qui donna bientôt son adhésion à la FCA. Ce groupe, dont les secrétaires furent Henri Sirolle et Lebec, put, par l’entremise de Lebec, être hébergé quelque temps dans les locaux de la FNTVF de Paris-Nord, avant de tenir sa permanence au 1, rue Simplon, à Paris 18e. Le 13 juillet, Bidamant prit la parole au grand rassemblement pacifiste du Pré-Saint-Gervais, sur l’estrade anarchiste. Le 24 juillet encore, il prit la parole à la tribune d’un meeting de la FCA.

Pendant ce temps, l’unité syndicale des cheminots piétinait. Les négociations achoppaient sur le refus du Syndicat national de réintégrer en bloc les sections de la FNTVF et d’admettre une représentation des révolutionnaires au CA. De guerre lasse, le comité confédéral de la CGT du 8 août 1913 décida que la FNTVF avait un mois pour se dissoudre, ses sections et militants devant demander individuellement leur réadhésion au Syndicat national. Le comité fédéral de la FNTVF — dont Bidamant n’était plus membre à cette date — se réunit le 12 août et dut s’incliner. La FNTVF tint son ultime congrès le 31 août 1913, et prononça son autodissolution par 16 voix contre une et une abstention. Ce que craignaient ses militants se produisit : le Syndicat national refusa de réintégrer les révolutionnaires les plus en vue, dont Bidamant.

En octobre 1913, aux côtés notamment de Charles Doghe, Pierre Martin, Thuillier et Francis Delaisy, il participait à la campagne pour la suppression des Conseils de guerre et l’amanistie des soldats emprisonnés.

À l’automne 1913, Yves Bidamant se trouvait donc orphelin d’une organisation syndicale. Il s’associa alors à un projet original discuté en marge du congrès national anarchiste d’août 1913 : la fondation d’une maison de production et de distribution cinématographique d’inspiration révolutionnaire. La coopérative Le Cinéma du peuple, au capital de 1 000 francs, fut fondée officiellement devant notaire le 28 octobre 1913. Elle s’affirmait en communion d’idées avec les groupements ouvriers basés sur la lutte de classes et tendant vers la suppression du salariat. L’article 6 de ses statuts interdisait toute propagande électorale. Le comité de parrainage comprenait des anarchistes, des syndicalistes et des socialistes : Sébastien Faure, Jean Grave, Pierre Martin, André Girard, Charles-Ange Laisant, Lemaître, Marcel Martinet, Jeanne Morand, Louis Oustry, Eugène Morel, Émile Rousset, Henriette Tilly, Jean-Louis Thuillier, Montehus. Le secrétaire était Bidamant, le secrétaire-adjoint, Chevalier, l’administrateur technique, Robert Guérard, l’administrateur adjoint, Gustave Cauvin, chargé d’acheter un appareil de projection. Henri Sirolle s’initia au travail de projectionniste. Au plan artistique, le Cinéma du peuple révéla la vocation d’un jeune Espagnol, José Estivalis Armand Guerra, comédien et réalisateur de plusieurs de ses films.
Comme l’avait évrit Bidamant, le but du Cinéma du peuple était "Amiser, éduquer, émaciper...but désintéressé puisque les bénéfices iront à l’agrandissement de l’oeuvre et aux victimes de la répression". (cf. circulaire du Cinéma du peuple, 24 novembre 1913).

Domicilié à la Maison des syndiqués du 67, rue Pouchet, à Paris 17e, le Cinéma du peuple remporta un succès certain, produisant plusieurs films : Les Misères de l’aiguille, Le Vieux docker, Victime des exploiteurs, La Commune, Les Obsèques du citoyen Francis de Pressensé. La coopérative prospérant, Bidamant devint permanent, aux appointements de 100 francs mensuels, et le capital fut porté à 30 000 francs par l’assemblée générale du 17 mai 1914. La coopérative prévoyait également de tourner des films sur l’affaire Aernoult-Rousset et sur l’affaire Ferrer, mais la guerre interrompit ces projets.

Durant la Première Guerre mondiale, Yves Bidamant bénéficia d’une mesure de réintégration des cheminots révoqués en 1910. C’est ainsi qu’au milieu de 1915, il fut réembauché aux chemins de fer de l’Ouest-État comme chef de bureau, au Havre. En mai 1915 il avait été inscrit au Carnet B de la Seine Inférieure. Il se classa rapidement dans la minorité internationaliste de la CGT. À la fin de la guerre, il était de nouveau militant dans l’aile gauche du Parti socialiste et était une figure du syndicalisme révolutionnaire sur le Havre.

Au congrès des cheminots de l’Ouest-État, à Laval, le 24 avril 1919, Bidamant fut violemment pris à partie par les réformistes, qui affirmèrent que son exclusion du syndicat, en date du 3 août 1909 était toujours valide, et que d’autre part il avait, en tant que chef de bureau, dénoncé un cheminot ivre à la direction de la compagnie. Après une nuit entière de débats, le congrès lava Bidamant de l’accusation par 25 150 mandats contre 18 198 et 2 354 abstentions. Bidamant resta donc militant du syndicat des cheminots du Havre. En revanche, il semble avoir alors renoncé à un rôle national, et on ne relève sa présence dans aucun congrès confédéral CGT ni CGTU de l’après-guerre.
En juin 1920 il avait été rayé du Carnet B de la Seine inférieure et inscrit sur celui de la Sarthe dont en mars 1923, "s’étant amendé", il avait été rayé.


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