Militant du syndicat des épiciers, Louis Pauthier, qui demeurait 37 rue de Buci (VIe arr.), avait été chargé au printemps 1904 du comité d’organisation parisien en vue du Congrès Antimilitariste devant se dérouler à Amsterdam à l’initiative de Domela Nieuwenhuis. Le comité était chargé de recevoir les adhésions, les souscriptions et les rapports pour toute la France.

Il avait été le 11 juin 1904 l’un des organisateurs, avec Foucart, Coulais, Foray et Bergia, du meeting anarchiste tenu à la Bourse du travail de Paris en faveur des chômeurs et auquel Louise Michel, qui ne put venir, devait être l’oratrice principale. Il avait notamment appelé les chômeurs à s’organiser en petits groupes, à mettre en pratique l’action directe en faisant notamment de la prise au tas dans divers établissements. Toutefois, le 28 juillet, il fut dénoncé par le syndicat des employés de l’épicerie de la Seine pour “indélicatesses” et pour se servir “du titre d’une organisation ouvrière pour mieux exploiter la bonté des camarades”. Le 24 juillet 1904, dans les colonnes du Libertaire, Miguel Almereyda l’avait également dénoncé pour avoir saboté certains travaux préparatoires du congrès d’Amsterdam et avoir gardé pour lui diverses souscriptions. Peu après, Jean Grave, qui avait eu “l’imprudence de lui confier des carnets d’abonnement” aux Temps nouveaux, mettait en garde les compagnons de province où Pauthier continuait “son petit métier”.