Dictionnaire international des militants anarchistes
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ASKAROV, Germann Karlovitch “JAKOBSON” ; “OSKAR BURRIT”
Genève - Moscou
Article mis en ligne le 10 novembre 2006
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Germann Askarov Jakobson, dont le frère Nicolaï avait été fusillé comme anarchiste en 1906 à Kiev, n’avait eu la vie sauve que parcequ’il avait émigré à l’étranger où il allait prendre une part très active au mouvement libertaire en qualité de rédacteur de journaux. Militant anarchiste communiste opposé au syndicalisme, a écrit en particulier dans le journal russe Anarkhist (Genève puis Paris) sous le pseudonyme de Oskar Burrit. Pendant la guerre il collaborait à un journal antimilitariste (avec entre autres Malatesta et Domela Nieuwenhuis). Il retournait en Russie au début de la révolution de 1917 et devenait membre de la Fédération des groupes anarchistes de Moscou formée en mars et le rédacteur de son organe quotidien Anarkhiia à Moscou dont il avait proposé le titre. Il organisait de nombreuses conférences dans les milieux ouvriers de Moscou. Début 1919 il participait à une tentative d’unifier les anarcho communistes et les anarcho syndicalistes de Moscou publiant le journal Trud i Volia (Travail et Liberté) qui sera interdit par les autorités en mai après avoir publié six numéros. Fin 1920 il était l’un des organisateurs avec les frères Gordin de la section Panrusse des Anarchistes Universalistes qui prit par rapport au pouvoir soviétique une attitude modérée, appelant même tous les anarchistes à soutenir le pouvoir soviétique, ce qui ne le préservera pas des persécutions. German Askarov était alors l’éditeur de l’organe du groupe Universal. Il avait également été élu membre du soviet de Moscou.

Le 13 juin 1921, au club de la rue Freskaya, devant plusieurs camarades français, espagnols - dont Léon Xifort -, italiens et russes (dont certains membre de la Tchéka), il avait donné une causerie sur l’évolution de la révolution, la répression contre les anarchistes et avait apostrophé les communistes en ces termes : " Après avoir donné nos forces physiques et intellectuelles, après avoir versé notre sang à leurs cotés pour la défense de la révolution, après avoir été toujours à l’avant-garde, prêts à sacrifier notre vie, ceu d’entre nous qui restent, sont déclarés hors la loi, nos journaux, notre littérature ne peuvent circuler que clandestinement, tous les ouvrages, ceux de Kropotkine et des autres sont qualifiés de contre-révolutionnaires” (cf. Le Libertaire, 24 février 1922, témoignage de L. Xifort).

En novembre 1921 tout le secrétariat de la section - dont ses deux principaux responsables, Askarov et Vladimir Barmach (Barmash), tous deux membres du Soviet de Moscou - était arrêté. Accusé de banditisme et d’activités clandestines Askarov était alors détenu plusieurs mois au cours desquels il fit une longue grève de la faim.
Le 28 janvier 1922 il participait à la grève de la faim des prisonniers anarchistes réclamant l’autorisation de partir à l’étranger. Le 30 janvier, avec les compagnons S. A. Stytzenko et M. V. Simtchine, il fut transféré dans une autre prison où tous 3 furent condamnés à 2 ans de détention dans un camp. Début février, ils furent déportés dans le gouvernement d’Arkangel avec 17 autres anarchistes. Ils recommencèrent immédiatement une grève de la faim pendant 17 jours avant d’être admis à l’hôpital. Le 3 mars ils entamaient une nouvelle grève de la faim où dès le 4e jour ils étaient frappés de fortes fièvres. C’est alors qu’un télégramme de la Tchéka annonçait que leur jugement avait été cassé et qu’ils étaient ramené à Moscou, internés à la prison de la Tchéka, où ils menaçaient de reprendre la grève avant d’être ramenés à la prison de Kisselnaya d’où ils étaient parti deux mois auparavant (cf. Le Libertaire, 6 octobre 1922, Lettre d’Arkangel).

En 1927 il était autorisé avec d’autres anciens militants - dont Barmash, Rogdaev, Borovoi - à publier un manifeste de protestation contre l’exécution aux États-Unis de Sacco et Vanzetti. Arrêté de nouveau en février 1934 (ou 1935), Hermann Askarov Jakobson était condamné à cinq ans au camp de Marimsk, province de Tomsk en Sibérie, où il est sans doute mort.

Suite à cette dernière arrestation, ainsi que celles de Sandormiski (voi ce nom) et de Novomirski, un Comité international contre la répression antiprolétarienne en Russie avait été constitué à Bruxelles.


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