Dictionnaire international des militants anarchistes
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ROUBINAU, René (ou RAUBINEAU)
Paris
Article mis en ligne le 26 novembre 2019
dernière modification le 7 janvier 2024

par R.D.

René Roubinau (orthographié également Raubineau et Roubineau), venant semble-t-il de Bordeaux (mais il y a peut être confusion avec Paul Roninaud ?), était à Paris en 1897 où il était membre avec notamment Marcel Boala du groupe L’Émancipaation.
Lors de réunions en région parisienne Il était partisan de l’Union libre qu’il opposait à l’amour libre pouvant être la source « de jalousies féroces ». Selon un rapport de police, il parlait « un très mauvais français ».
Il participait également à la la propagande anti cléricale.
En février 1897, lors d’une réunion publique organisée par l’Internationale scientifique, il avait notamment condamné le religion « comme l’un des principaux facteurs qui président aux souffrances du prolétariat » ; puis remontant à la Révolution française il avait expliqué comment la bourgeoisie pour écraser le catholicisme, avait créé une nouvelle religion, la franc-maçonnerie et avait ajouté : « Mais à présent, c’est la main dans la main que ces deux religions adverses se sont réconciliées pour arrêter le progrès social ».
Fin février 1897 il avait annoncé être obligé de quitter Paris ; toutefois fin mars il participait toujours comme orateur à des réunions notamment contre la guerre en Orient et contre le cléricalisme.

En février 1897, il avait fait au cimetière de Saint-Ouent en présence d’un soixantaine de compagnons, l’éloge du jeune compagnon Louis Galau (fils).

Le 19 mars 1897, aux cotés notamment de Prost, Broussouloux, Georges Renard et Buteaud, il était intervenu au meeting tenu à la salle du Commerce, pour protester contre les arrestations de 7 compagnons – dont Mary Huchet, Letrillard, Sadrin et Girault – lors d’une manifestation anticléricale à l’église Saint-Ambroise ; toutefois il avait déclaré « ne pas être partisan de ces manifestations mesquines qui n’ont pour résultat que des arrestations ».

A l’été 1897 il demeurait 94 rue Saint-Honoré et proposait d faire des conférences en province au bénéfice des victimes de l’inquisition espagnole (procès de Montjuich).

Le 14 juillet 1897, il fut l’un des orateurs de la conférence sur « les crimes de la République bourgeoise » tenue à la maison du Peuple devant une quarantaine de personnes. A la fin de son exposé, et devant Sébastien Faure, il avait notamment constaté avec regret « la division qui existe à l’heure actuelle dans le camp anarchiste. Il ne voulait pas parler des individualités qui avaient formé une chapelle à part, mais de ceux qui exploitent leur éloquence dans le but de se faire gratifier d’un sourire par les jolies femmes qui composent leur auditoire et ensuite d’obtenir leurs faveurs ».

Le 5 septembre 1897, avec notamment Robinson, Mary Huchet, Sadrin et Girault, il fut l’un des orateurs lors d’une sortie champêtre organisée au Bois de Vincennes pour protester contre l’augmentation du pain et pour laquelle Louise Michel, qui ne viendra pas, avait été annoncée. Selon les rapports heure par heure des indicateurs, le jour dit, un groupe de 16 compagnons dans 4 fiacres avait quitté le débit de boissons de Boala rue des Trois Bornes pour gagner la Porte Dorée où ils avaient été rejoints par une vingtaine d’autres. Puis « par petites fractions, ils s’étaient dirigé au lieu du meeting qui est encire inconnu ». Des affiches - Germinal représentant Michel Angiolillo, Contre la religion et le Journal Les Temps nouveaux » avaient été placardées sur les arbres et furent arrachées par les gardiens. Après une heure de discours et chants, qui avaient attiré autour du groupe une centaine de promeneurs, et auxquels participèrent notamment Boala, Moriceau, Sadrin, Brunet qui en vélo avait rejoint le groupe, Raubineau, et Ladignac, et après une ronde aux chants de La Carmagnole et du Père Duchene, les compagnons étaient repartis en chantant vers Paris pour aller dîner. En chemin, ayant croisé des jeunes filles conduites par des sœurs, ils avaient aussitôt entonné la Ravachole et Le Père Duchene. Se voyant suivi, certains crièrent ’Mort aux Vaches" et tentèrent de chercher querelle aux policiers avant que Raubineau et Brunet ne les calment. Dix huit des compagnons, dont 3 femmes, participèrent au banquet et se cotisèrent pour payer le repas à 5 d’entre eux qui n’avaient pas d’argent. A la sortie du repas, et après avoir couru pour de pister les agents qui les surveillaient, le groupe arriva Place de la Bastille, toujours en chantant La Ravachole, Germinal, La Carmaggnole… », Après avoir été dispersé par des agents, le groupe s’était reformé et avait regagné le débit de boissons rue des Trois Bornes, mais celui ci étant fermé, était allé au café Le Père André dans la même rue Ils y discutèrent notamment sur le problème des mouchards et Boala comme Moriceau affirmèrent qu’ils étaient certains que « Georges Renard était un indicateur.

En 1898, les indicateurs signalaient toujours sa présence dans les réunions publiques notamment dans celles en faveur d’Etievant et de Dreyfus où il intervenait fréquemment.

Selon le rapport d’un indicateur il aurait participé à des cambriolages avec Gosse, mais ce dernier trouvait qu’il était “trop hésitant à oser de grands cambriolages”.

Début 1899, il s’était semble-t-il engager dans l’Affaire Dreyfus et, selon un rapport d’indicateur, avait proposé une permanence chaque soir où les compagnons pourraient se voir « afin d’être prêts à agir chaque fois que l’occasion se présente » et notamment pour aller perturber les réunions antisémites.
En février 1899, lors d’une soirée familiale à Puteaux du groupe éditant Le Cri de révolte, il avait été accusé par Janvion d’être un mouchard et « connu pour tel à Bordeaux et ailleurs », mais avait été vivement défendu par Petit.

Puis il fit partie des déçus du Dreyfusisme et le 1er mars 1899, lors d’une réunion publique à la salle de l’Alcazar, avait déclaré son intention « de se séparer des libertaires qui marchent à la remorque des capitalistes juifs, car les principes mêmes de l’anarchiste sont contraires à ces sortes d’alliance avec la bourgeoisie ». Mis en cause par certains compagnons présents qui l’accusèrent d’être vendu à L’intransigeant et d’avoir participé à la dernière campagne électorale, il déclara lors que si on voulait le faire passer pour un vendu, il dirait « tout ce qu’il sait sur les anarchistes qui marchent à la remorque des Trarieux et des Reinach ». Un autre assistant ayant accusé Sébastien Faure de s’être vendu aux juifs, une bagarre se déclencha et la séance fut levée.

En juin 1899, avec notamment Otto, Raoul Mayence et Ferrière, il devait participer comme orateur à une réunion organisée par le groupe nationaliste d’Henri Rochefort dans le 18e arrondissement, Cette réunion qui, suite à la mobilisation de socialistes et d’anarchistes, s’était repliée au café "A la Cinquantaine" au coin de la rue du Poteau, fut finalement dispersée par les contre manifestants.

Il participa en septembre suivant avec notamment Pastour et Ferrière à une réunion à Aubervilliers d’anarchistes antisémites qui fut empêchée par l’envahissement de la salle par des compagnons.


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