Dictionnaire international des militants anarchistes
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FISTER, Maurice [PFISTER, Maurice, Louis, dit]
Né le 27 août 1893 à Clichy - Ouvrier cimentier - UA - Paris - Saint-Denis
Article mis en ligne le 24 mai 2007
dernière modification le 14 septembre 2023

par R.D.

Avant la première guerre mondiale, Maurice Pfister dit Fister, fils d’un journalier et d’une teinturière, qui demeurait 20 passage Duhesme (18e arr.), avait collaboré à l’hebdomadaire L’Anarchie (Paris & Robinson, 1905-1914) et à L’Action Anarchiste (Uccle, Bruxelles, au moins 2 numéros en juillet 1914) publié en Belgique par A. Lebrun. Il était en 1913 le secrétaire des groupes anarchistes des 17e et 18e arrondissements de Paris. Il était également membre du Foyer anarchiste du XIXe arrondissement. Lors de la visite en mai 1914 di roi du Danemark à Paris, son domicile, rue Clovis Hughe à Saint-Denis, avait été mis sous surveillance spéciale par la police. Inscrit au Carnet B il avait été réformé, position dans laquelle il avait été maintenu lors de la guerre.

En 1920, M. Fister collabora au Libertaire qui avait reparu le 26 janvier 1919 ; en 1921 il participa notamment à la campagne abstentionniste lancée par l’Union anarchiste (UA) et fut candidat abstentionniste avec L. Haussard. A partir du n° 157, 20-27 janvier 1922, il devint responsable de l’administration du journal, tandis que Lecoin devenait le responsable de la rédaction. Il collabora à La Revue anarchiste que publiait l’Union anarchiste, et qui compta 35 numéros (janvier 1922-10 août 1925). Un article paru dans le numéro 7 du journal La Jeunesse anarchiste (Paris, 12 numéros du 15 mars 1921 au 15 mars 1922), consacré à Cottin qui tira un coup de revolver sur Clemenceau, lui valut d’être arrêté le 5 mai 1922 et d’être condamné, par défaut, le 23 juin à un an de prison (cf. Le Libertaire, 30 juin-7 juillet 1922) ; le tribunal devant lequel il comparut le 27 juillet, le condamna à six mois de prison ; pendant douze jours, au mois d’août, il fit, avec Loréal, Nadaud, Lelatin, Courme, André et Villiers gérant du Libertaire, une grève de la faim pour que H. Coudon Méric et Jeanne Morand, emprisonnés, soient placés en régime politique. Le 11 août il avait été transféré à l’hôpital Cochin avec Villiers et Loréal. Au bout d’une semaine il était ramené à la prison de la Santé, mais comme Villiers, ne reprenait pas la grève étant trop faible. Seul Loréal avait persisté pendant quelques jours avant de se réalimenter à la demande notamment de Meric qui lui aussi avait cessé la grève.

De nouveau condamné le 28 septembre à six mois de prison par le tribunal correctionnel de Cherbourg -pour être intervenu lo d’un meeting contre la guerre organisé par la CGTU - il vit sa peine confondue avec celle qu’il venait de subir.

Fister, bon orateur, assista à plusieurs congrès : à Villeurbanne, au second congrès de l’Union anarchiste, 26-27 novembre 1921 où lors de la discussion sur le syndicalisme il avait relevé deux obstacles : le fonctionnarisme et l’indifférence des masses ; au congrès international anarchiste de Berlin, avec Haussard, Berteletto et Mauricius, 25 décembre 1921-2 janvier 1922 ; il assista également au IIIe congrès de l’UA, à Levallois, 2-4 décembre 1922, ainsi qu’au IVe qui se tint à Paris les 12 et 13 août 1923 et où il fut élu collaborateur « remplaçant » du Libertaire ; il fut le seul, à ce congrès, à s’opposer à la parution quotidienne du journal Le Libertaire (effective du 4 décembre 1923 au 26 mars 1925) pour laquelle avait été lancé un emprunt de 150.000 francs. Toutefois, doutant fort que le quotidien vienne à la vie, il accepta d’intégrer la seconde équipe de rédaction “de façon à remplacer la première lorsque celle ci sera envoyée à la Santé” (cf. Le Libertaire, 17 août 1923).


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