Militant anarchiste de Visinale di Pasiano (Fioul Vénétie) Mario Betto Spartaco s’était sans doute exilé dans les années 1920. Suite au coup d’État franquiste de juillet 1936 il avait été volontaire en Espagne.

Dans la province de Pordenone il avait fait partie des tous premiers groupes de résistance locale (GAP) où toutefois son esprit d’indépendance n’était pas apprécié des dirigeants du mouvement et l’obligèrent à gagner la montagne. Il avait rejoint la Brigade partisane Gramsci où au milieu des jeunes partisans, il fut une figure caractéristique : coiffé d’un sombrero à la façon de Pancho Vila, il avait une ceinture ornée de grenades, couteaux et pistolets et avait toujours une guitare en bandoulière.

Le 15 octobre 1944, dans la région de Bercis, devant l’avance allemande, les partisans devaient se retirer Pour couvrir cette retraite Mario Betto et une jeune partisane, Diana, se portèrent alors volontaire pour aller placer une mine dans le dernier tunnel près de Ponte Antoi. Tous deux avaient gagné la zone en transportant sur leur bicyclette la mine rudimentaire. Après avoir placé la mine au milieu du tunnel, Mario Betto, apercevant les allemands qui s’avancent, avait crié à Diana de fuir — ce qu’elle parvint à faire sous une pluie de balles — et n’ayant pas le temps d’allumer la mèche, déclencha à la main la mine.

C’est Diana qui à son retour dans la Brigade avait fait le récit de la mort de Betto. Quelques jours plus tard les habitants de Barcis avaient récupéré les restes de Betto qui seront inhumées au cimetière local.