Dictionnaire international des militants anarchistes
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SELLE, Louis, Désiré, Honoré
Né le 26 septembre 1862 à Bougival (Yvelines) – mort le 12 mars 1921 - Cordonnier – Paris
Article mis en ligne le 6 mai 2024
dernière modification le 16 mai 2024

par Dominique Petit, R.D.
Louis Selle

La Préfecture de police avait été informée de l’arrivée d’Annette Soubrier épouse Chiericotti, qui venait de Londres pour retrouver son mari, ami d’Ortiz, anarchiste et cambrioleur.
Le 27 mars 1894, les agents de la 3e brigade de recherches se rendirent à la gare du Nord, à l’arrivé du train, ils la filèrent.
Tous deux prirent la rue Dancourt et entrèrent dans la maison portant le n° 4 bis. Aussitôt l’immeuble fut cerné, et c’est au moment où Chiericotti et sa femme gagnaient le boulevard Rochechouart, par la seconde issue, qu’ils furent arrêtés au passage et amenés au poste de police de la place du Théâtre.
Chiericotti n’avait plus alors sa valise, M. Orsatti, commissaire de police fut appelé aussitôt ; il pénétra dans la maison cernée et au premier étage, il y arrêta Louis Selle. C’était chez lui que Chiericotti avait déposé sa valise. Dans une autre pièce, M. Orsatti découvrit cinq autres valises pleines d’objets volés, pendules, bijoux, argenterie, etc. Toutes ces valises étaient ficelées, étiquetées et étaient prêtes à partir pour Londres. Enfin, chez Selle, on trouva Liégeois qui fit également arrêté. Au domicile de celui-ci, rue des Trois-Frères, on découvrit plusieurs autres valises remplies d’objets volés.
Tous les quatre furent envoyés au Dépôt et mis à la disposition de M. Meyer, juge d’instruction.

La maison que Selle habitait avait deux issues : l’une 4 bis rue Dancourt, l’autre 30 boulevard Rochechouart. L’entrée principale se trouvant sur le boulevard Rochechouart. C’est grâce à cette disposition que les anar-chistes cambrioleurs apportaient facilement chez lui leur butin. Ils entraient par la rue Dancourt et sortaient, sans avoir été remarqués, par le boulevard Rochechouart

Selle habitait habitait rue Dancourt depuis deux ans et demi, il était handicapé et boitait d’une jambe. Quand il avait du travail, il restait chez lui ; quand il chômait, il sortait beaucoup et participait à des réunions. Il recevait de fréquentes visites, Chiericotti était venu chez lui trois ou quatre fois dans la même semaine.

C’était Liégeois qui avait présenté Chiericottia à Selle. Sachant ses opinions anarchistes, il lui avait demandé de cacher pendant quelques jours les bagages du compagnon qui était recherché par la police. Selle ignorait ce que contenaient les valises apportées chez lui.

La perquisition opérée an domicile de Selle avait amené la découverte d’une certaine quantité d’objets volés, parmi lesquels de nombreux débris de métaux et un bloc de métal paraissant être en argent. On avait, de plus, découvert des vêtements, des objets de toilette, ainsi qu’un attirail complet, de cambrioleur. Selle, interrogé sur leur provenance, avait déclaré qu’ils appartenaient tous à Chiericotti qui les a laissés chez lui.

Pendant l’instruction, le juge avait reçu la visite de M. Lucien Prévost, 3, rue Taitbout, fabricant de chaussures, chez qui était employé Selle avant son arrestation. M. Prévost avait fourni au magistrat de bons renseignements sur Selle : « un excellent garçon, dit-il, qui ne doit avoir agi que par maladresse », et dont il avait demandé la mise en liberté.

Selle avait été remis en liberté, sur l’ordre de M. Meyer, juge d’instruction, le 2 ou 3 avril, selon la presse et le 11 avril selon un document de la Préfecture de police.
Son dossier à la Préfecture de police portait le n°321.060.

Louis Selle était marié avec Julie, Augustine Leroux. Il est décédé à Paris IXe le 12 mars 1921.


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