Dictionnaire international des militants anarchistes
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ARDOUIN, Georges, Eugène “Jules”
Né le 8 ou 9 septembre 1879 à Paris 19°- mort le 13 septembre 1917 - Fleuriste - AIA - Paris
Article mis en ligne le 23 juin 2007
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.
Eugène Georges Ardouin

Fils du communard Jules Auguste Gustave Ardouin qui avaut été contraint de s’exiler à londres où il s’était marié en 1877, Georges Ardouin dit Jules habitait à la fin des années 1890 à Paris 86 rue de Clery.

Tiré au sort comme juré en 1893, il avait alors déclaré devant le président de la Cour d’Assises lors de l’installation du jury : “Puisqu’il faut prêter serment devant Dieu, n’y croyant pas, mon serment n’aurait aucune valeur ; de plus, je pense que la société qui ne fait rien pour prévenir le crime, n’a ni le droit de juger, ni de punir. Dans ces conditions je ne crois pas pouvoir être juré” (cf. Les Temps nouveaux, 26 novembre 1898). Cette déclaration lui avait valu, pendant toute la session, d’être récusé par l’avocat général.

En 1897(1899 selon le Maitron) il créait avec Jean Grave et Degalves, un instituteur révoqué pour ses idées libertaires, L’École Libertaire dont il était le trésorier et fondait la Ligue d’enseignement libertaire. Après une campagne pour ramasser de l’argent, la somme de près de 2.000 francs se révélant insuffisante pour la création de l’école, des "vacances libertaires" au bord de la mer furent organisées pour une vingtaine d’enfants accompagnés par Degalves, Janvion et une compagne institutrice (cf. Temps nouveaux, 22 octobre 1898), puis à la rentrée “on organisa, faute de mieux des cours du soir”. Ardouin collaborait à la même époque au journal Le Cri de Révolte (Paris, au moins 10 numéros du 20 août 1898 au 16 mars 1899).
En février 1898, au 61 de la rue Réaumur, il avait ouvert une librairie sociologique où étaient en vente livres, brochures, pièces de théâtre et la presse anarchiste (Le Libertaire, Le Père Peinard, Les Temps nouveaux, L’État naturel, La Idea Libre, L’incorruptible.…).

En 1902 il appartenait à une société qui se proposait de créer et développer les "milieux libres" en France et qui allait être à l’origine de la colonie libertaire de Vaux, près de Château-Thierry.

En 1906 il était également trésorier du bulletin L’A.I.A. (Paris, 3 numéros d’octobre à décembre 1906), organe de l’Association Internationale Antimilitariste qui comptait à l’époque 55 sections et dont le gérant était Eugène Merle. Il était également trésorier du Comité de défense sociale (CDS) qui menait des campagnes contre les bataillons disciplinaires et de son organe Bulletin Du Comite De Defense Sociale (Paris, 7 numéros de décembre 1909 à novembre 1912) et dont le secrétaire était E. Tissier. Le CDS publiera à cette époque 5.000 affiches, 50.000 brochures et 250.000 images d’Epinal à propos de l’affaire Rousset.

En septembre 1908, il avait versé 5.000 francs à Sébastien Faure au profit de La Ruche.

Bulletin du CDS (1912)

Ardouin a été arrété le 9 septembre 1909 lors de la manifestation à l’ambassade d’Espagne contre l’arrestation le 31 août du pédagogue et militant espagnol Francisco Ferrer qui sera exécuté le 13 octobre. Il avait été à cette occasion celui qui avait réglé le tirage du journal L’Echo de Montjuich encarté dans Les Temps nouveaux.

Début octobre 1909, il avait été une nouvelle fois tiré au sort pour être juré en cour d’assises et une nouvelle fois avait protesté considérant que "la société restait toujours la grande responsable de la criminalité” et que ses positions idéologiques pourraient entraîner “des incidents d’audience qui seraient nuisibles aux accusés”. L’avocat général avait alors offert de récuser Ardouin chaque fois que le sort le désignerait pour siéger (cf. Les Temps nouveaux, 30 octobre 1909).

Début 1910, ilétait membre comme son fils, du Comité antiparlementaire aux cotés notamment de M. Almereyda, Delannoy, Durupt, Grandjouan, De Marmande, Grave, Matha, Pierrot, Monatte et Tissier.

Réformé n°2, Ardouin fut maintenu comme tel par le Conseil de réforme le 7 février 1915. Inscrit au carnet B., Georges Ardouin est mort le 13 septembre 1917 et a été incinéré au Pére Lachaise


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