Dictionnaire international des militants anarchistes
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GAUCHE, Henri, Louis, Auguste “René CHAUGHI”
Né à Paris 9e arr., le 7 février 1870 - mort le 19 juillet 1926 - Publiciste - Paris
Article mis en ligne le 11 juillet 2007
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.

Henri Gauche avait adhéré au mouvement anarchiste vers 1892. Il collabora à La Révolte et à ses suppléments littéraires (1898-1894) de Jean Grave et participa à la fondation de La Revue anarchiste (Paris, 8 numéros du 15 août au 1er décembre 1893) dont le gérant était Henri Guérin et qui fut suivie par La revue Libertaire(5 numéros du 15 décembre 1893 au 20 février 1894) à laquelle il collaborait également et dont il fut secrétaire de rédaction aux cotés de Charles Chatel. Il donna aussi quelques poèmes à la revue littéraire La Plume (Paris, 1888-189 ?).

En janvier 1894, suite à l’attentat d’Auguste Vaillant à la Chambre des députés, il fut inquiété et perquisitionné par la police. Dans le numéro 3 de La Revue libertaire était paru le compte rendu suivant - écrit sans doute par lui même - d’une perquisition dont il avait été l’objet : “… Après avoir flairé son pot de chambre… et pris une photographie de Wagner pour un portrait de cambrioleur, ces messieurs se retirèrent… Henri Gauche ayant depuis, mystérieusement disparu –assassiné sans doute par sa famille, de biens stupides bourgeois – sa place en cette revue sera désormais occupée par le camarade Henri Gange… qui le connut le mieux… et lui ressemble du reste étonnamment”. Il émigra ensuite en Belgique d’abord, puis en Hollande.

De retour à Paris au printemps 1894, il demeurait 3 rue de Cluny et fut un des premiers collaborateurs des Temps nouveaux (Paris, 4 mai 1895 8 août 1914) et de ses suppléments littéraires sous la signature de René Chaughi ; il le resta pendant vingt ans et subventionna souvent et anonymement le journal. “Timide et un peu bègue, il avait toujours une attitude effacée, il se contentait d’écouter” (cf. Plus loin, 15 septembre 1926). Quelques-uns de ses articles furent réunis en brochures. Henri Gauche collabora également au Courrier européen et à de très nombreux titres de la presse libertaire francophone (cf. infra).

Dans Les Temps nouveaux du 23 octobre 1897, dans un long article publié en une et intitulé "Le jeu de la souffrance et de la mort" il dénonçait vivement la tauromachie comme étant “un spectacle laid ; laid de la pire des laideurs : la laideur morale”. Ne comprenant pas les compagnons passionnés par “cette chose” et les révoltés “que ne révolte pas cette boucherie”, il ajoutait : “Quoi ! Vous trouvez mauvais qu’on vous opprime et vous opprimez ! Vous refusez la douleur pour vous, et vous la dispensez à d’autres ! Je sais ce qu’on répond : "après tout ce ne sont que des bêtes". J’avoue ne pas comprendre. Tous les êtres sont égaux devant la douleur ; tout ce qui est susceptible de souffrance a droit à notre respect ; et je ne saisis pas la distinction que l’on prétend établir à ce propos entre les animaux et l’homme. Singuliers anarchistes que ceux qui tyrannisent des êtres qu’ils ont décrété inférieurs”.

Au printemps 1904 il fut signalé disparu de son domicile 111 rue Notre Dame des Champs et se trouvait alors à Grez-sur-Loing (Seine-et-Marne).

Dans les années 1910 il était domicilié 2 rue Cassini (XIVe arr.). Il fut à cette époque l’auteur d’une ballade en l’honneur du premier ministre Arstide Briand qui se terminait par l’envoi suivant : “Tu mets ton masque, je l’arrache. - Chef des gogos et des gagas. - Donne ta gueule qu’on y crache.- Briand, prince des renégats”. (cf. Les Temps nouveaux, 12 novembre 1910).

En 1914, Gauche fut volontaire et s’engagea (cf. La Bataille syndicaliste, 10 août 1914). Dans une lettre écrite à Girard, lettre datée 20 février 1916, il disait s’être trompé. Il appartenait alors à la 6e section COA stationnée au Mans (Sarthe).

Après la guerre Henri Gauche participait aux réunions mensuelles du groupe des Temps nouveaux avant de se retirer à Élancourt (Seine-et-Oise) où il est décédé le 19 juillet 1926.

OEUVRE : R. Ghaughi, L’Immoralité du mariage (Paris, 1898, 32 p., plusieurs rééditions et traductions) — La Femme esclave (Paris, 1901, 8 p., coll. La Brochure à distribuer) — Les trois complices, Les tueurs, les faiseurs de pluie, l’homme qui juge (publication des « Temps nouveaux », n° 58, 22 p., 1912).

Outre les titres cités ci-dessus Henri Gauche a également collaboré aux titres suivants : Almanach de la la chanson du peuple pour 1907 (Paris), Almanach de la Révolution (Paris, 1901-1913), L’Avant-garde (Lens, 1913-1914), La Cravache (Reims, 1903-1913), Le Combat Social (Limoges, 1907-1909), L’Éducateur (Liège, 1906), L’Émancipateur (Liège, 1910-1913), L’Émancipateur (Flémalle-Grande, 1921-1925), Jean Pierre (Paris, 1901-1904), Le Journal du peuple (Paris, 1899), Le Libertaire (1895-1914), La Misère (Paris, 1898), La Nouvelle Humanité (Paris, 1895-1898), Le Petit Anarchiste (Liège, 1902), Révolution (Paris, 1909), Les Semailles (Paris, 1901-1902), La Tribune Libre (Charleroi USA, 1896-1900).


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