Dictionnaire international des militants anarchistes
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HUBERT, Émile, Victor, Leon
Né à Ambrière-le-Grand (Mayenne) le 18 juin 1874 – mort début mai 1940 - Ouvrier terrassier - CGT – CGTU – Paris
Article mis en ligne le 1er décembre 2007
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.

Fils d’un ouvrier charpentier victime d’un accident de travail, Émile Hubert avait commencé à travailler dès l’âge de 11 ans dans une ferme. Puis, après avoir été garçon boucher, il quittait vers l’âge de 15 ans la Mayenne pour Paris où il devint ouvrier terrassier. Adhérent du syndicat CGT des terrassiers en 1904, il en devint le secrétaire en 1911 et participa du 16 au 23 septembre 1912 au XVIIIe congrès national corporatif (12e de la CGT) tenu au Havre. Il demeurait alors à Clichy, 8 rue Reflut.

Suite à la campagne lancée par la CGT contre la loi de 3 ans, il fut arrêté le 1er juillet 1913 et emprisonné jusqu’à la fin de l’année. Lors de la campagne le sou du soldat, il fut à nouveau arrêté et condamné le 2 avril 1914 à 8 mois de prison et 100f d’amende pour activité antimilitariste. Après la déclaration de guerre, il fut une nouvelle fois arrêté pour avoir déclaré : “La guerre a été voulue par notre gouvernement” (cf. APpo BA/1605).

Réformé le 22 mars 1915, il s’opposa à la politique d’union sacrée et défendit des positions internationalistes. Le 7 novembre il présida la réunion tenue à la Bourse du travail de Paris où le comité d’action des Zimmerwaldiens devint le Comité pour la reprise des relations internationales (CRRI). En septembre 1916 il fut un des organisateurs du Comité de défense syndicaliste (CDS) dont il fut le délégué lors de la conférence intercorporative du Centre et sud-est tenue à Saint-Étienne le 25 mars 1918.

Au printemps 1918 il fut membre avec L. Mangin de la commission administrative du journal La Plèbe (Paris, 5 numéros du 13 avril au 4 mai 1918) dont le gérant était Alignier et qui réunissait syndicalistes, libertaires et socialistes opposés à la guerre et se présentait comme “l’organe de tous ceux qui, à l’épreuve du désastre, ont gardé intactes leur foi, leur raison, leur combativité, de tous ceux aussi des masses profondes, que la guerre a réveillés…”. Il fut également membre du Comité l’Entraide chargé de l’aide aux militaires emprisonnés. Lors du congrès de la Fédération du bâtiment de la Seine en juillet 1918, en défense des thèses internationalistes minoritaires, il déclara : “J’accuse les membres fédéraux d’être plus outranciers en chauvinisme que les royalistes et les impérialistes… J’invite mes camarades et les ouvriers sincères à ne jamais oublier l’action dégoûtante des capitalistes américains qui sont aussi voyous que les capitalistes boches ou que nos représentants”. Il n’épargna pas non plus le manque de combativité de la classe ouvrière et lors d’un meeting le 22 janvier 1919 déclara ne plus vouloir se fatiguer “pour une bande de lâches et d’avachis qui n’ont pas le courage de faire un geste de révolte quand ils crèvent de faim. La bourgeoisie a raison d’exploiter la classe ouvrière puisque celle-ci ne sait même pas se défendre”.

Après octobre 1920, Émile Hubert fut un animateur des Comités syndicalistes révolutionnaires (CSR). En décembre 1921, il était membre du comité central des Amis du Syndicaliste révolutionnaire, l’organe des CSR sorti à la veille de la scission confédérale.

Fin 1921 ou début 1922 il avait été désigné par le Comité d’assistance au peuple Russe pour accompagner un convoi de vivres en Russie. Le responsable communiste Fernand Loriot, auquel il les lui avait demandé avant de quitter Paris, lui avait remis deux lettres cachetées d’introduction, l’une pour l’ambassadeur des soviets à Berlin et l’autre pour l’exécutif à Moscou. Dès son arrivée à Berlin, il s’était rendu chez l’ambassadeur et avait alors découvert que dans la lettre il était qualifié “d’anarchisant” qu’il “fallait se méfier de lui et essayer de le convaincre au communisme par tous les moyens”. Le Comité central des CSR, informé, lui conseilla alors de ne pas continuer son voyage et de rentrer à Paris, ce qu’il fit (cf. Le Libertaire, 14 avril 1922).

Après la scission syndicale, il milita à la fédération CGTU du bâtiment. Lors du congrès de la fédération CGTU en juillet 1923 il fut le délégué des terrassiers et soutint la majorité hostile au parti communiste.
Le 1er novembre 1924 il fut le président du bureau de la conférence de la minorité syndicaliste révolutionnaire qui, à la Maison des syndicats de l’Aveneue Mathurin Moreau, avait réuni une centaine de délégués CGT, CGTU et autonomes.
Après avoir rompu avec la CGTU, il fut membre du syndicat autonome des terrassiers de la Seine et participa à plusieurs réunions organisées par la CGTSR. Toutefois en avril 1927 il se montra favorable à la réintégration dans la CGT.

Le 13 mars 1924, assisté de Charbonneau (SUB) et de Forget (Fédération du bâtiment), il fut l’organisateur à la salle Ferrer de la Bourse du travail, d’un grand meeting concert pour commémorer l’anniversaire de Fernand Pelloutier.

Vers 1930 il s’intalla à Houilles où il semble avoir cessé tout militantisme, bien qu’en 1938 il figurait toujours sur une liste d’anarchistes de la région… Émile Hubert est mort début mai 1940.

Il y a sans doute identité avec Léon Hubert, auteur de la brochure « Le bluff des coopératives » (16 p.) éditée par les Éditions de la librairie internationaliste et collaborateur de La Vie anarchiste publiée entre juin 1911 et août 1914 par G. Butaud.


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