Pendant la première guerre mondiale, Jean-Baptiste Jolivet, dont l’un des fils avait été élevé à l’école libertaire La Ruche (Rambouillet) était membre du groupe de Bourges des amis de Ce qu’il faut dire du nom du journal fondé en avril 1916 par Sébastien Faure et Vandamme Mauricius et qui publia 83 numéros régulièrement amputés par la censure jusqu’au 22 décembre 1917. Mobilisé dans un établissement militaire, il était dans un premier temps opposé à la guerre et déclarait lors d’une réunion du syndicat le 10 février 1918 : « la question des salaires est secondaire… Ce qu’il faut c’est faire finir la guerre ; les augmentations sont des trompe-l’œil, gagnerions-nous 50f par jour que nous n’en serions pas plus heureux. Nos camarades du front ne doivent pas supposer que nous les oublions et nous devons les faire revenir ». Il se prononça pour la grève du 1er mai 1918 et y prit une part active. L’échec du mouvement le démoralisa et dans le compte rendu d’une réunion syndicale du 18 août, il est dit : « Jolivet raconte ce qu’il a vu à Paris dans les milieux de la CGT, chez les députés socialistes, chez les libertaires anarchistes. Il revient écoeuré à la pensée que la question de gros sou domine tout et regrette d’avoir donné l’hospitalité à Mauricius, à Bourges le 1er avril 1917… ». Déclarant que les grèvistes avaient été trompés par de faux arguments, il donnait alors raison aux leaders de la CGT Jouhaix et Merheim de ne pas avoir déclaré la grève générale. Sanctionné lui-même pour sa participation à la grève, Jean-Baptiste Jolivet fut affecté au dépôt des métallurgistes de Paris et sans doute envoyé au front.