Albert Kienert, qui habita successivement 81 rue de Fontenay (Vincennes) puis 57 rue de Charonne et 55 rue de la Roquette à Paris 11e, était le gérant du journal Le Réveil de l’Esclave (Paris, 10 numéros de juillet 1902 à mai-juin 1903) sous-titré « organe mensuel du groupe antimilitariste du Faubourg Saint-Antoine » puis « organe des ennemis de l’autorité » et dont l’administrateur était Henri Duramon. Dans une déclaration de principes parue dans le n°1 on pouvait lire : « …ce journal s’occupera surtout des intérêts des travailleurs, en combattant les préjugés reçus en même temps que leurs institutions : armée, magistrature, religions, propriétés… Nous attaquons l’armée dans son principe parce qu’il nous semble inique que des ouvriers de différents pays apprennent à s’entretuer pour le plus grand bien des capitalistes… Qu’au prochain cri de guerre qui sera poussé par les dirigeants, les travailleurs répondent par la grève générale, grève des fusils en même temps que révolution internationale ».

Le 15 novembre 1922, lors d’une réunion de l’Union libertaire au café Barré de Bruxelles où il s’était peut être réfugié, il avait été arrêté avec plusieurs autres participants dont Barthelmess.

Il fut également l’imprimeur gérant de L’Ennemi du peuple (Paris, 29 numéros du 1er août 1903 au 15 octobre 1904) édité par Janvion et qui se distingua surtout par ses violentes attaques contre la franc-maçonnerie et certains militants dont E. Armand, C. Cornelissen et Tolstoi qualifié de « mouchard russe”, “immonde scélérat » et « vieux Tartufe ».