Dictionnaire international des militants anarchistes
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ODIN, Raoul
Mort vers 1941 - Opticien - Paris – Costa Rica – Panama
Article mis en ligne le 27 octobre 2008
dernière modification le 20 avril 2024

par R.D.

Anarchiste individualiste, Raoul Odin était, aux dires de A. Barbé un « sujet extrêmement brillant » et un « bon polémiste ». Il avait collaboré avant la Première guerre mondiale notamment à l’organe individualiste L’Ere Nouvelle (Paris-Orléans, 1901-1911) fondé par E. Armand. Pendant la guerre il aurait collaboré à Pendant la mêlée (1915-1916) puis à Par-delà la mêlée (1916-1918).

Selon Louis Louvet, Odin qui était opticien, aurait possédé trois magasins à Paris dans les années qui suivirent la Première Guerre mondiale.

A l’automne 1925 il donnait des cours de diction oratoire à l’École du propagandiste anarchiste. Collaborateur parfois de L’Insurgé (Paris) d’André Colomer, il précisait dans un article intitulé" "La Révolution de demain", (n°28, 14 novembre 1925) sa conception individualiste : “… Qu’ai je à gagner de la révolution ? Quel bien puis je faire par la révolution ? A la première question, je me répods que, qui que ce soit qui fasse la révolution de demain, fascistes, royalistes ou communistes, dès que le pouvoir nouveau sera organisé, les têtes d’anarchistes qui auront résisté au cours de la bataille, tomberont sous le couperet… Mais ce serait peu de chose si ce sacrifice devait servir et c’est ici que je réponds à ma deuxième question : je n’aurai pu faire aucun bien… Même si les chefs de la révolution étaient des libérateurs qui réalisent l’état universel sans contrainte, nous ne serions pas sauvés si nous entrions dans cet Eden de Liberté avec nos âmes d’esclaves. Et ceci m’amène à parler de la seule véritable révolution : celle de l’individu. Tant que la révolution ne se sera pas faite en moi, les sauveurs, les libérateurs et autres bonnisseurs peuvent décréter et organiser toutes les libertés, tous les affranchissements, je serai un esclave… Que le tyran soit un aigle, un coq ou…un œuf, il est mon ennemi. Est ce à dire que, quand viendra la rafale, les hautains ennemis de l’effusion de sang ne seront pas entraînés et contraints de le verser ? C’est un malheur possible ; mais un malheur. En attendant, laissons aux prises chemises noires et drapeau rouge, quand il est question de passer de l’idée à l’action… Sans patrie, acceptons de nous comporter en étrangers et ne prétendons pas imposer un changement de patrons aux boutiques que sont les nations".
A cette même époque il était membre, semble-t-il, du Comité antiparlementaire dont Benoit Perrier était le secrétaire ansi que du groupe de chansonniers La Chanson de Paris.

Au printemps 1926, lors de la conférence au Club des Insurgés de Madeleine Colomer et Marguerite Guepet sur le rôle de la femme, il avait défendu sa conception anarchiste : “Ni inférieure, ni supérieure, la femme est différente de l’homme, elle a ses facultés propres comme l’homme. Ce qui la maintint si longtemps, ce qui la maintient encore en servitude, - sa matricité - doit être libre, volontaire, limitée à son désir. Elle peut être mère à son gré, pas au gré de l’homme. Pas plus que l’homme elle ne doit être esclave et le fait qu’elle vive avec un compagnon n’implique point fatalement qu’elle subisse l’autorité de ce compagnon. A certaines heures mêmes, le compagnon peut trouver sa joie à la servir, non point à l’asservir…

Vers la fin 1926, il vendit ses biens et partit pour le Costa-Rica, entraînant avec lui quelques camarades dont G. Vidal, Marius Theureau et sa compagne, dans le but d’y faire de l’agriculture et, si possible, d’y créer à Mastatal une colonie libertaire. Il y collabora au journal des colons anarchistes Le Semeur (Santiago de Puriscal, juillet 1925-octobre 1928) dont les principaux responsables étaient M. Palomares et Marius Theureau. Le journal le Semeur de Normandie de Barbé publia des lettres de lui, en provenance de Curaçao, datées 24 et 27 décembre 1926. Les compagnons arrivèrent au Costa-Rica le 31 décembre. Mais, toujours selon Louvet, ils échouèrent dans leur tentative de créer une colonie libertaire.

Odin décida alors d’aller tenter fortune à San-José. Il fonda un bazar et créa un magasin de modiste pour sa compagne ; celle-ci l’abandonna alors qu’il était parti pour Panama dans l’espoir de renflouer ses affaires. Raoul Odin aurait fini misérablement ses jours vers 1941.

Il collabora outre les titres cités ci-dessus, à de nombreux titres de la presse individualiste dont en 1926 L’Anarchie (1926-1929) de Louvet, L’Encyclopédie anarchiste de Sébastien Faure, L’En-Dehors (1922-1939) d’E. Armand, et L’Insurgé (Paris, 1925-1926) d’André Colomer,

ŒUVRE : -L’Amour, la femme et l’enfant », Publications mensuelles de l’Anarchie, 1927 ; réed. Contre-courant, janvier 1955, 16 p. — Propos subversifs, in La Brochure mensuelle, 1925. — La Rhétorique du peuple, in La Brochure mensuelle, 1926.


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