José Oitica, qui avait été exclu d’un collége religieux pour rébellion, avait commencé à militer dans le mouvement libertaire en 1912, année où il commença une collaboration régulière à l’hebdomadaire anticlérical A Lanterna et ne cessa d’être un infatigable propagandistes des idéaux anarchistes. Intègre, il n’accepta du gouvernement aucun poste autre que ceux liés à la pédagogie. Il avait étudié le Droit et la Médecine avant de finalement être diplôme en philologie.
Il fut membre des rédactions de nombreux journaux anarchistes dont Spartacus (1919), Voz do Povo, A Lanterna, A PLebe et Açao Directa et écrivit de nombreux articles, pièces de théâtre, poésies et essais pédagogiques. Il fut également un actif végétarien. Depuis 1913 il était un des activistes de la Confédération ouvrière brésilienne (COB) pour laquelle il fut l’orateur de nombreuses conférences. Il fut également l’un des rédacteurs de la revue A Vida avec Francisco Viotti et Antonio Pinto Quartin. En 1914 il avait été nommé professeur à l’école dramatique de Rio.
En 1918, accusé d’être l’un des promoteurs de l’insurrection anarchiste et de la grève générale du 18 novembre, il fut arrêté et déporté à l’île Rasa dont il fut libéré en 1919 suite à la pression de plusieurs intellectuels. Après la Révolution russe, il fut l’un de ceux qui dénonça la main mise des bolcheviques sur la Révolution puis celle des communistes sur le mouvement ouvrier. Il fut de nouveau emprisonné en juillet 1924 pour activités antimilitaristes et anarchistes. Libéré en 1929, il fonda le journal clandestin 5 de Junho et édita la première série du journal Açao Directa.
En 1929-1930 il fut invité comme professeur de philologie portugaise à l’Université de Hambourg, puis en 1930 rentra à Rio.
En 1942 il fut à l’origine d’une souscription en faveur des réfugiés espagnols, puis s’attela à la réorganisation du mouvement libertaire brésilien, commençant à publier en mars 1946 une nouvelle série du journal Açao Directa dont il avait imposé le titre au détriment de celui proposé de Luta libertaria.
Professeur au collège Pedro II de Rio, il était d’une grande délicatesse avec ses élèves, distribuant gratuitement aux plus nécessiteux des manuels de grammaire et donnant également des cours gratuits aux jeunes déscolarisés dans la rue.
José Oiticica, qui était le père de 7 filles et un fils dont plusieurs militeront également dans le mouvement libertaire, est décédé à Rio le 30 juin 1957 et a été enterré au cimetière Sao Joao Batista.
L’année suivante, en hommage un groupe de compagnons – dont Edgar Rodrigues - fondait le Centre d’études José Oiticica qui fut fermé par l’armée en octobre 1969., En 1971, pendant la dictature militaire, fut fondée à Salvador da Bahia l’École communautaire Professor José Oiticica par Antonio Fernandes Mendes.
Œuvres : - Pedro que Rola (théâtre) ; - Fonte perenne (poésies) ; - Sonetos, 1ª série, (1911) ; - Ode ao Sol, (1915) ; - Estudos de fonologia (1916) ; - Sonetos, 2ª série (1919) ; - Princípios e fins do programa comunista-anarquista (1919) ; -Manual de Análise : léxica e sintática (1919) ; - A trama dum grande crime (1922) ; - Manual de estilo (1923) ; - Do método de estudo das línguas sul-americanas (1930) ; - A doutrina anarquista ao alcance de todos (1945) ; - Roteiro de fonética fisiológica, técnica do verso e dicção (1955) ; - A teoria da correlação (1952) ; - Roteiro em Fonética Fisiológica, Técnica do Verso e Dição (1955) ; Uma Gramática : crítica ao Prof. Sílvio Elia (1955) ; - Curso de Literatura (1960) ; - Açao direta (1970, anthologie d’articles présentée par Roberto Das Neves).