Dictionnaire international des militants anarchistes
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GARCIA BARON, Antonio
Né à Monzon (Huesca) le 10 mai 1922 – mort le 17 novembre 2008 – CNT – Monzon (Aragon) – Paris – Quiquibey (Bolivie)
Article mis en ligne le 9 janvier 2009
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.
Antonio Garcia Baron (Quiquibey)

Né dans une famille paysanne, Antonio Garcia Baron avait commencé, dès 1934, à fréquenter le local de la CNT de Monzon et plus particulièrement l’importante bibliothèque qui s’y trouvait. A l’été 1936, à peine âgé de 14 ans, et comme de nombreux militants du village dont Hipolito Garreta, Francisco Ramiz Sopena ou Angel Lamarca Beneded, il s’enrôlait comme milicien dans la Colonne Durruti lors du passage de celle-ci à Monzon.

Le 10 février 1939, lors de la retirada, il entrait en France par Seo de Urgel avec les combattants de la 26e Division (anciennement Durruti) et était interné au camp du Vernet d’Ariège. Pour échapper à la misère des camps, il s’engageait en octobre 1939 dans l’armée française et était envoyé dans un bataillon étrangers (5e compagnie) à Cambray pour y défendre la ligne Maginot. Après avoir combattu les Allemands lors de l’offensive du printemps 1940, il parvint à gagner Dunkerque où, refoulé, il ne put embarquer pour l’Angleterre.

Antonio Garcia Baron (Mauthausen)

Fait prisonnier par les Allemands il fut d’abord interné dans divers Stalags, puis envoyé à Nuremberg, puis déporté au camp de concentration de Mauthausen où il entra le 6 août 1940 et eut le matricule 3422. Il survécut pendant 4 ans à l’enfer de la carrière et en 1944 fut envoyé dans un kommando pour travailler à l’usine Heinkel de Vienne. Après le bombardement de l’usine par les alliés il fut envoyé pour travailler dans l’agriculture. Après s’être évadé il servit de guide aux troupes américaines jusqu’au camp de Mauthausen, libéré le 5 mai 1945.

A son retour en France, il s’installait à Paris et effectuait un voyage clandestin en Espagne où, déguisé en curé, il parvenait à rendre visite à sa mère à Monzon. Rêvant d’un territoire où commencer une nouvelle vie, et sur une suggestion de Gaston Leval dont il était l’ami, il s’embarquait à Marseille en mai 1951 pour l’Amazonie bolivienne. Il s’installait sur les rives de la rivière Quiquibey, en pleine jungle et à plusieurs jours de marche du village le plus proche. C’est là qu’il allait rencontrer une indienne, Irma, avec laquelle il allait avoir quatre enfants. Vivant en totale autonomie de pêche et de chasse – il perdit une main en manipulant un piège à jaguars – il y créa ce qu’il appelait la « Républica del Quiquibey », son petit paradis libertaire.

Antonio Garcia Baron

En 2000, accompagné par son ami Pedro de Echave et après 55 ans d’exil, il revenait à Monzon pour régler des affaires familiales. Après quelques conférences données dans la péninsule et à Majorque, il regagnait la Bolivie.

Atteint d’un glaucome, ce grand lecteur dut abandonner sa petite République et aller à San Buenaventura avec sa femme. Comprenant qu’il perdait son autonomie, Antonio Garcia Baron cessait de s’alimenter, et deux semaines plus tard, décédait le 17 novembre 2008.


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