Dictionnaire international des militants anarchistes
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SAAVEDRA DEL TOLEDO, Abelardo
Né à Villamartin (Cadix) le 21 janvier 1860 - mort le 18 novembre 1938 - Pharmacien ; tailleur ; représentant - MLE - CNT - Séville (Andalousie) – Madrid (Nouvelle-Castille) - Barcelone (Catalogne) – Paris – La Havane (Cuba) - Lisbone
Article mis en ligne le 26 juin 2009
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.
Abelardo Saavedra del Toledo

En raison d’une mauvaise santé Abelardo Saavedra Del Toledo n’avait pu fréquenter l’école et c’est sa mère Dolores qui l’avait éduqué. A l’université de Séville dont le recteur était un ami de sa mère, il avait appris le métier de pharmacien qu’il exercera quelques années à Séville. Il épousa Enriqueta Borrejo dont il aura quatre fils (dont certains militeront en Espagne et aux Amériques) et dont il deviendra veuf en 1895. Il exerça divers métiers (précepteur d’enfants, pharmacien, rédacteur au journal La Epoca, etc) et à la fin des années 1890 devint anarchiste au contact d’un paysan andalou.

A partir de 1902 il fut le directeur du journal La Voz Del Terroño (Moron, 1902-1905) ce qui lui vaudra plusieurs emprisonnements à Séville. C’est au cours d’un de ces emprisonnements qu’il rencontra Martinez Barrios qui était alors anarchiste et qui, pour obtenir sa libération, se ralliera ensuite au Lerouxisme.

Il devint par la suite l’ami des principaux anarchistes andalous – Fermin Salvochea, Sánchez Rosa, Pedro Vallina, Gonzalez Sola, etc- et prit part à la grande tournée de propagande organisée en Andalousie par la revue La Revista Blanca. C’est sans doute à la demande de Federico Urales qu’il prir ensuite la direction du journal anarchiste Tierra Y Libertad où il dénoncera le cas Rull à Barcelone.

En 1904, après plus de quarante procès pour « délits de presse », il quittait Madrid pour Barcelone où il allait étroitement collaborer avec Francisco Ferrer y Guardia, rédigeant de nombreux livres et textes pour le mouvement de l’École moderne ; selon certaines sources il aurait contribué à la fondation de près de cent cinquante écoles Ferrer en Andalousie.

Arrêté à Barcelone, il parvenait à s’enfuir et à gagner Paris dont il fut ensuite expulsé. Il s’ installait à Tanger jusuq’à l’amnistie suivant le couronnement du roi Alphonse XIII. Revenu à Madrid, il y était immédiatement arrêté, ce qui lui sauva probablement la vie, puisque c’est pendant sa détention que se produisit l’attentat de Mateo Morral et la répression contre F. Ferrer. C’est au cours de cette détention qu’il aidera le militant Eduardo Barriobero Y Herrán à traduire Rabelais en espagnol.

En 1906, à la demande des anarchistes cubains, il partait aux Antilles avec Gonzalez Sola et y tenait de nombreux meetings et conférences. Il a alors été le responsable du journal anarchiste La Tierra (La Havane). Il s’est ensuite rendu à Reyla où il a organisé le Centre d’Etudes Sociales, puis à Cruces où il travaillait comme cordonnier et où, vers 1910, il a sans doute participé au Congrès national anarchiste. Il a sans doute été également à l’origine de l’une des premières structures organisationnelles des coupeurs de canne à sucre.

Expulsé de Cuba en 1912 par le dictateur J. M. Gomez, il était alors retourné à Madrid où il continuait de militer. Après l’attentat commis par Manuel Pardiñas Serrato, dont il était l’ami, contre le premier ministre Callejas, Abelardo Saavedra fut obligé de s’exiler en France où il restait quelques mois avant de retourner à Cuba en 1913. Installé à Isabela de Sagua, son activisme lui valut une nouvelle fois d’être expulsé en Espagne où à peine arrivé, il émigrait au Portugal où il allait travailler comme imprimeur à Lisbone.

Après avoir regagné Séville, il fondait avec Antonio Ojeda et Gonzalez Sola un atelier de photographie. Suite à des désaccords avec Ojeda, il quittait alors Séville pour Barcelone où sa maison allait devenir alors un centre libertaire. Il travaillait comme tailleur et militait alors au syndicat CNT du vêtement.

A partir de 1920, et pratiquement jusqu’à juillet 1936, il allait être représentant en matériel orthopédique et sillonner toute l’Espagne. En 1927 il habitait Santa Coloma de Gramenet.

En juillet 1936, et malgré ses 76 ans, il demandait à partir combattre sur le front d’Aragon, ce qui lui sera accordé pour une courte période afin qu’il en fasse l’expérience.

Abelardo Saavedra Del Toledo, qui avait été très affecté à la fin de sa vie par la folie de sa compagne Jacoba Fernández, est mort à Barcelone, le 18 novembre 1938.

Connu surtout comme conférencier et orateur, il a collaboré a de très nombreux titres de la presse libertaire.


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