Après les évènements de 1909, Pablo Sabater Lliro El Tero avait passé quelques années en Afrique où il chassait le crocodile.

De haute taille et d’une forte musculature, il était toujours vêtu d’une blouse qui lui descendait jusqu’aux genoux. Il travaillait à la teinturerie Canilla à Pueblo Nuevo et demeurait 274 calle de Mayo à Sant marti de Provencals. Il était depuis 1916 le président du syndicat CNT des teinturiers de Barcelone et fréquantait assidument le Cente ouvrier de la rue Serralonga.

Pendant la grande grève de La Canadiense, il présida la Commission du syndicat de la branche de "l’agua" (regroupant tous les métuers liés à l’industrie du textile) chargée des négociations avec le patronat. Il figurait sur une liste noire patronale et ne pouvait plus trouver de travail, subsistant grace au petit commerce tenu par sa compagne Josefa Ros.

Impliqué dans l’attentat contre l’ingénieur Barret, il fut finalement remis en liberté. Le 17 juillet 1919, un commando du syndicat libre, se faisant passer pour des policiers, venait l’arrêter à son domicile, puis l’assassinait au camp de l’Arpa. L’auteur de l’assassinat serait Luis Fernandez de la bande de Bravo Portillo.

Lors de l’enterrement le 24 juillet, près de huit mille ouvriers suivront en silence le cortège.

Pablo Sabater Lliro fut le premier militant syndicaliste assassiné par les pistoleros à Barcelone, inaugurant une longue liste de militants qui allaient subir le même sort.