Dictionnaire international des militants anarchistes
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BOURGEOIS, Clovis, Alcide
Né le 5 mars 1859 à Deville (Ardennes) - mort en 191 ? - ajusteur mécanicien, puis contremaître ; horloger – Revin (Ardennes)
Article mis en ligne le 15 octobre 2010
dernière modification le 26 janvier 2024

par R.D.

Clovis Bourgeois, ajusteur mécanicien, marié et père de quatre enfants, avait fréquenté l’école primaire jusqu’à l’âge de dix ans et savait lire et écrire. En 1890, il était employé à Renwez (Ardennes) comme contremaître à la filature Moret. Il fut renvoyé en raison de ses idées socialistes et parce qu’il apparaissait comme l’un des principaux leaders du mouvement ouvrier dans la bourgade : il fréquentait avec assiduité les réunions politiques à Charleville et à Revin où il se faisait remarquer par ses violences de langage vis-à-vis du patronat.

Il alla travailler à Rimogne, puis de là à Revin où il fut horloger. Membre très actif de la chambre syndicale, il se dépensa sans compter lors de la grève Faure durant l’hiver 1890-1891. C’est dans cette atmosphère, exalté par la grève, par la lecture des journaux et par les conférences dans les cabarets de la ville, que Bourgeois en arriva à cette idée que puisqu’on ne peut se faire rendre justice par des moyens pacifiques, il faut user de la violence.

Le 1er mai 1891, il fut l’auteur avec son camarade d’atelier Eugène Bigel, qu’il avait gagné aux idées anarchistes, de tentatives d’incendie dans les bois aux environs de Revin. Il fut l’un des principaux instigateurs des attentats à la dynamite de Charleville et de Revin. C’est lui qui alla, dans la nuit du 11 au 12 juin, placer avec Bigel, à la gendarmerie de Revin, l’engin explosif qu’ils avaient préparé. Il fut l’instigateur de l’attentat contre la maison de l’industriel Deville à Charleville, par vengeance personnelle (il avait été jadis renvoyé de chez cet industriel) alors que ses complices et, en particulier Chuillot, voulaient faire sauter le journal Le Petit Ardennais, en raison de ses commentaires sur les grèves de Revin. Lors de ce dernier attentat l’engin n’explosa pas et permit l’identification et l’arrestation de Bigel dont le nom figurait sur les cartons entourant l’engin, puis l’arrestation de ses complices.

La cour d’assises des Ardennes condamna Bourgeois et Chuillot, le 11 novembre 1891, à sept ans de travaux forcés et dix ans d’interdiction de séjour, pour complicité de destruction d’édifices publics à l’aide de la dynamite.

Enfermé à la maison centrale de Melun, il comparut à nouveau devant la cour d’assises qui le condamna, le 23 novembre 1894, à douze ans de travaux forcés et à dix ans d’interdiction de séjour pour les tentatives d’incendie du 1er mai 1891. En prison, Bourgeois déclara avoir agi dans un moment d’exaltation, ajoutant même qu’il y avait été poussé — ce qui parait peu vraisemblable — par son syndicat et par J.-B. Clément.
Clovis Bourgeois fut déporté au bagne de la Guyane avec Bigel.

L’état des anarchistes des Ardennes d’octobre 19203, notait qu’il était décédé.


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