Dictionnaire international des militants anarchistes
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PRIETO, Ruben
Né vers 1928 – mort le 16 novembre 2008 - FAU - GAL - Montevideo – Stockholm
Article mis en ligne le 29 janvier 2011
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.
Ruben Prieto

Ruben Prieto avait fondé en 1955 la Comunidad del Sur dans le quartier sud de Montevideo. La communauté, logée dans un grand appartement, réunissait au début quatre couples de jeunes étudiants anarchistes adhérents à la Fédération anarchiste Uruguayenne (FAU) et organisa un atelier de céramique. Il était à cette époque membre de la rédaction de l’organe de la FAU Lucha Libertaria dont le responsable était Gerardo Gatti.
Puis à partir de 1962, fut acheté deux hectares de terres sur lesquelles furent édifiés divers bâtiments permettant d’établir quatre bases d’activité : une imprimerie, un jardin potager, un atelier artisanal et une crèche. Après la rupture survenue au sein de la FAU au début des années 1960, les membres de la Communauté avaient intégré les Groupes d’action libertaire (GAL).
La Comunidad, qui regroupait une cinquantaine de membres (dont un tiers de femmes, un tiers d’enfants et un tiers d’hommes dont deux avaient plus de 70 ans, dans un domaine de deux hectares avec des locaux comprenant une salle à manger et une cuisine communes, une bibliothèque des lieux destinés aux enfants selon leur âge, des pièces de logement, une basse cour et un potager. L’activité économique principale s’exerçait dans l’imprimerie située au centre de Montevideo où se rendaient quotidiennement les membres de la communauté y travaillant. La Comunidad s’était également fédérée avec diverses autre communautés existant à l’époque (ARU, Bellas Artes, Facultad d’economia, Comunidad del Arado…).

Chaque semaine ou tous les 15 jours, une assemblée générale définissait la ligne générale concernant l’économie, l’éducation et les relations de la Communauté avec le milieu social ; 2 assemblées annuelles définissaient l’articulation planifiée de chacun des secteurs (imprimerie, potager, basse cour, artisanat, éducation…) qui parallèlement tenaient leurs propres assemblées autonomes et nommaient leurs délégués révocables à tous moments.

La Comunidad accordait une place à part à l’éducation : “… Penser à l’éducation, aux enfants, à nos enfants, c’est nécessairement penser au monde que nous voulons leur présenter, aux options que nous voulons leur montrer, à la richesse, dans l’ordre des relations humaines, que nous avons la responsabilité de leur offrir… En sachant que ce choix n’a de sens que s’il est le premier mouvement vers un changement total au niveau de la société globale. Nous mêmes en prenant en charge la vie de nos enfants, nous devons prendre conscience que nous assumons une partie indispensable de ce changement… Dans ce but nous devons prendre soin de leur corps, fortifier leur personnalité, et nous constituer en milieu social révolutionnaire qu protège leur développement. Parce que nous savons que c’est en vivant qu’ils développeront l’amour, la solidarité, le respect, la liberté.” (cf. Rapport de la Comunidad, 1971).
Dès l’âge de 6 ans les enfants vivaient par groupes de 8 à 10 dans dans un local prévu à cet effet où, avec l’aide d’un ou deux adultes, ils s’auto-organisaient et participaient aux tâches productives. A 16 ans ils travaillaient 3 à 4 heures par jour en alternance avec leurs études et recevaient une dotation personnelle pour leurs frais (Sorties au cinéma ou au théâtre, gourmandises…). A 18 ans il était programmé un départ d’un an pour faire l’expérience d’une autre communauté et faire un voyage en Amérique latine. A chaque étape des réunions d’évaluation avaient lieu avec la participation des adultes.

La Comunidad développa aussi une très importante activité propagandiste - notamment avec la création de la maison d’éditions Accion Directa - jusqu’à la prise du pouvoir par les militaires et où après de nombreuses descentes de police et d’arrestations entre 1969 et 1975, une dizaine de ses membres, dont Ruben, s’exilèrent au Pérou pus, suite à un coup d’État militaire, en Suède. Sept autres membres de la Comunidad qui s’étaient réfugiés en Argentine y furent emprisonnés jusqu’en février 1977 avant de pouvoir, grâce à Amnesty international, à rejoindre leurs compagnons en Suède.

A Stockholm Ruben et les autres poursuivirent la vie communautaire et le travail d’éditions en fondant la Nordan-Comunidad et publiant la revue Comunidad (Stockholm).

Revenu en 1984 à Montevideo après la chute du pouvoir militaire, Ruben Prieto y poursuivit ses activités en éditant et diffusant de nombreux livres et établissant de nombreux contacts lors de voyages militants tant en Europe (Madrid, Barcelone, Paris, Stockholm, Milan, etc) qu’en Amérique latine (Santiago du Chili, São Paulo, Rio de Janeiro, Caracas, etc.). C’est lors d’un de ces voyages, à l’occasion de la Foire du livre tenue à Caracas que Ruben Prieto y décéda le 16 novembre 2008 à près de 80 ans. Ruben Prieto a été incinéré à Montevideo le 29 novembre.

Oeuvre : - Necesidad de la utopia (1990) ; - Espacios de encuentro y mediacion (2004).


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