Dictionnaire international des militants anarchistes
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RICHARDS, Vernon [RECCHIONI, Vero, Benevento, Constantino dit]
Né à Londres le 19 juillet 1915 – mort le 10 décembre 2001 - Ingénieur ; photographe ; jardinier - Londres
Article mis en ligne le 25 octobre 2011
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.
Vernon Richards

Vero Recchioni, qui avait englicisé son nom en Vernon Richards, était le fils du militant anarchiste italien Emidio Recchioni. Après la mort de son père en 1934, il reprit la boutique de produits italiens King Bomba que celui-ci avait ouvert à Soho avant de reprendre des études d’ingénieur au King’s Colege de Londres (diplômé en 1939). Parallèlement il poursuivait la propagande antifasciste de son père et entretenait d’étroits contacts avec la famille Berneri, Luiggi Fabbri et Max Nettlau. Suite à ses activités antifascistes, il était arrêté et expulsé de France par arrêté du 10 janvier 1935.

En 1936 il publiait en collaboration avec Camillo Berneri, dont en octobre 1937 il épousera la fille, Marie-Louise, le bimensuel bilingue Italia Libera/Free Italy » (Londres, 4 numéros). Peu après le début de la guerre d’Espagne il fondait le journal Spain and the world (Londres, novembre 1936- 1939) qui devint ensuite à la fin de la guere Revolt (6 numéros en 1939). Il participait également à la fondation d’une colonie pour les enfants espagnols.

Au moment de la Seconde guerre mondiale il fonda avec Marie-Louise Berneri, Philip Sanson et John Hewetson le journal War Commentary (Londres, novembre 1939-1945) qui fut d’abord polycopié avant de devenir un bi-mensuel imprimé à 6.000 exemplaires. Objecteur de conscience pendant la guerre, il était alors employé comme ingénieur aux chemins de fer. En 1945 Vernon et ses deux camarades furent poursuivis pour « conspiration » et emprisonnés 9 mois pour avoir publié un article incitant les soldats à déserter, Seule Marie Louise Berneri n’avait pas été poursuivie, la loi ne permettant d’indulper des époux de sonspiration entre eux. Pendant son incarcération Vernon, qui était un viloniste de talent, créa in orchestre de détenus.

A sa libération, ayant perdu son emploi d’ingénieur aux chemins de fer, il décidait de se consacrer à la photographie qu’il avait commencé à pratiquer avec sa compagne, à la gestion de l’épicerie et reprenait l’édition du journal Freedom, titre fondé par Ktopotkine et qui avait cessé de paraître en 1932, dont il allait être l’éditeur jusqu’en 1964. mais où il continua d’écrire jusque dans les années 1990. Il fut également le responsable des éditions Freedoom Press.

En 1946 il faisait un voyage en Italie, rencontrait de nombreux militants anarchistes dont, à Naples, sa belle mère, Giovanna Caleffi qui avait été emprisonnée plisieurs années sous le fascisme. En 1949, peu après avoir perdu leur bébé, sa compagne Marie Louise Berneri décédait à son tour d’une pneumonie virale.

Dans les années 1950 il commença à pratiquer le jardinage biologique qu’il avait appris avec un ancien employé de sa boutique auquel il était très lié et commença à travailler comme guide pour touristes. Dans les années 1960 il allait activement participer aux campagnes et aux grandes marches contre la guerre et pour le désarmement nucléaire.

En 1969, avec sa compagne Peta Hewetson il s’intallait dans le Suffolk où il allait cultiver fruits et légumes jusqu ‘en 1997 et cessait de faire de la photographie.

Son oeuvre photographique (plusieurs milliers de photos) est très variée : compositions, paysages urbains et ruraux, portraits d’enfants, d’intellectuels – Georges Orwell dont il fut le seul photographe, Herbert Read, Bertrand Russell, etc.- de militants anarchistes – Carlo Doglio, Philip Sanson… - de manifestations contre la guerre, de l’école de Summerhill… etc. De très nombreuses de ses phtos ont été versées après sa mort à l’Archivio Faliglia Berneri-Aurelio Chiessa en Italie.

Vernon Richards, qui entretint de longues polémiques avec de nombreux autres compagnons et notamment avec Albert Meltzer qui l’accusait de « libéralisme », est décédé à Hadleigh (Suffolk) le 10 décembre 2001.

Une partie de sa correspondancxe et de ses archives ont été versées àl’Institut international d’histoire sociale d’Amsterdam

Œuvres : - Lessons of the spanish revolution (ed. Anglaise, 1953 ; ed. Française) ; - Errico Malatesta, his life and ideas (1965) ; - Protest without illusions ; - The impossibilities if social democracy ; - The May Days : Barcelona 1937 ; - Why work ? Arguments fot leisure society – et des recueils de ses photographies : - A week-end photographer’s notebook (Freedom Press, 1996) ; - Georges Orwell at home (1998) ; - A part-time photographer’s portrait gallery ; - Beauty is more than un the eye oh the beholder.

Il fut également l’éditeur des ouvrages de sa compagne Marie Louise Berneri (Workers in Stalin’s RussiaJourney through UtopiaNeither East nor West) et le traducteur de divers textes de Kropotkine, Malatesta et Gaston Leval.


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