Dictionnaire international des militants anarchistes
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DETURCHE, Edmond
Commerçant en primeurs – Annemasse (Haute-Savoie) - Barcelone (Espagne)
Article mis en ligne le 28 octobre 2013
dernière modification le 14 septembre 2023

par ps

Edmond Déturche avait été amené à l’anarchisme dans les années 1920 par le typographe Maurice Derouet. En 1924 il avait envoyé une lettre de solidarité aux compagnons Sacco et Vanzetti condamnés à mort.

Commerçant en primeurs 5 rue des Voirons à Annemasse (Haute-Savoie), il fut dès le début de la révolution espagnole membre du réseau de trafic d’armes monté notamment par José Asens de Barcelone et Lucien Tronchet en Suisse. Dès octobre 1936 il fit de nombreux voyages avec sa camionnette jusqu’à Barcelone pour y livrer les armes achetées en Suisse par L. Tronchet.

Après les affrontements de mai 1937 à Barcelone avec les staliniens, le reste de ce stock d’armes fut caché dans la ferme de Déturche près d’Annemasse. Ce dernier fit de nombreux voyages entre Annemasse, Paris et le sud de la France pour aller y chercher et convoyer des compagnons espagnols.

Le 19 septembre 1937 il avait participé, avec notamment G. Tavernier, à la sortie-réunion tenue au restaurant Sublet, établissement isolé dans la forêt au lieu dit "La Grande Jeanne", commune d’Annecy et à laquelle avait participé une soixantaine de militants, la plupart italiens, et leurs familles, venant notamment de Genève, Annemasse, Bellegarde, Roanne, Lyon et Grenoble.

Suite à l’arrestation en juin 1938 de plusieurs membres du réseau dont Conrado Guardiola et Maurice Derouet, Edmond Déturche fut arrêté le 9 juillet 1938, écroué à Annecy puis transféré à la prison de la Santé de Paris où la police tenta de l’impliquer dans l’affaire du groupe fasciste La Cagoule.

Selon L. Tronchet, Déturche qu’il surnommait « Le grand » et dont le commerce battait de l’aile, se serait mis à faire du trafic pour son son propre compte. Toujours est-il qu’à sa sortie de prison, Edmond Déturche, dans une lettre à Tronchet, déclarait vouloir se retirer de la lutte déçu du comportement de certains camarades et aussi pour s’occuper de ses affaires et de son magasin qui ne marchait pas.

Une partie de ces armes servit pendant l’Occupation à armer un maquis de la Haute-Savoie.


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