Ferdinando Castro avait abandonné l’école élémentaire pour apprendre le métier de forgeron. Il s’était ensuite embarqué sur la corvette autrichienne de guerre Alfa dont il déserta à l’automne 1891 à Pola, revint à Trieste puis passa clandestinement en Italie où il allait résider à Udine et voyager dans diverses provinces subsistant de petits boulots et avec l’argent envoyé mensuellement par sa famille.
Puis il alla en France puis à Londres où il allait travailler 6 mois comme forgeron avant de revenir en France et d’aller à Gênes où il fut arrêté. Libéré en 1896, il revenait à Udine où il allait être emprisonné 7 jours comme « anarchiste dangereux ». En mars 1899 il adressait un courrier à la Préfecture militaire de Trieste, demandant la régularisation de sa situation après 7 années d’un « douloureux exil » et de pouvoir bénéficier d’une amnistie, lettre qui resta sans réponse. Il gagna alors Milan où il se procura des papiers volés à Antonio Krumer de Trieste. C’est sous cette identité qu’il allait ensuite à Marseille où il allait s’embarquer sur divers navires et y travailler comme charbonnier et chauffagiste de chaudières.
En 1900 il retournait à Gênes où il était emprisonné 16 jours et était ensuite envoyé à Udine ; après avoir sauté du train près de Milan, il gagnait à pieds la Vénétie et retournait à Marseille où il allait participer à de nombreuses grèves. Suite à une dénonciation d’un compatriote à la police française l’accusant de préparer un attentat contre l’Emepeur d’Auriche, il fut recherché et s’embarqua vers septembre 1900 sur le navire Buda, débarqua clandestinement à Gênes puis gagna à pieds Savone où il s’embarqua de nouveau sur divers bateaux à destination de l’Angleterre, la Russie puis de Trieste où il fut arrêté en décembre 1900.
En février 1902, Ferdinando Castro fut avec le compagnon Antonio Tinta à l’origine d’un mouvement de grève générale (13 et 14 février) des chauffeurs de navires du port de Trieste qui fut durement réprimé par les autorités autrichiennes causant le 14 février 14 morts et une cinquantaine de blessés.
Il fut ensuite l’un des collaborateurs de l’hebdomadaire Germinal (Trieste, 26 avril au 6 décembre 1907) dirigé par Luigi Andreani et où il tenait la rubrique Comizio antimilitarista avec le compagnon Federico Pagnacco.
Surveillé en permanence par la police, Ferdinando Castro est décédé à l’hôpital de Graz le 13 octobre 1918.