Victor Leperchey (parfois orthographié Leperchet), avait été le 5 décembre 1883, l’un des douze signataires (voir Georges Roussel) d’un manifeste anarchiste appelant les ouvriers sans travail Place de la Bourse le 7 décembre. Un mandat d’amener avait été délivré à son encontre, mais la police ne l’avait pas trouvé à son domicile. Il avait été condamné le 28 décembre 1883 à Paris à 3 mois de prison pour “provocation à attroupement non armé”.
L’année suivante il était signalé dans les réunions rue Polonceau du groupe Les Indisciplinés de Montmartre.
Il fut l’imprimeur-gérant de l’organe communiste anarchiste L’Audace (Paris, 3 numéros du 7 au 21 mars 1885) qui avait succédé à Terre et liberté (Paris, 18 numéros du 25 octobre 1884 au 21 février 1885) après le saccage par la police du local du 3 rue Pellé (Saint-Sabin) et la condamnation de son directeur Antoine Rieffel à 2 ans de prison. Dans ses trois numéros le journal se fit largement l’écho de la mort par pendaison le 10 février 1885 à la prison de Schlussembourg du compagnon Mysckine. Le 11 avril 1885, en tant que gérant et pour « délit de presse », Leperchey fut condamné à 500 francs d’amende.
Au printemps 1886 il était signalé dans les réunions du groupe La Vengeance dans le Ve arrondissement.
Au début des années 1890 il travaillait comme menuisier au Havre et résidait rue Saint-Thibault allée de la Vierge. Il était alors marié et père d’un enfant et, selon la police, « faisait mauvais ménage et s’enivrait souvent ». Selon la police il aurait quitté le Havre en septembre 1891 pour aller à Paris.