En 1926 Ciriaco Duarte était membre du Centro Obrero de Encarnacion, adhérent au Centro Obrero regional del Paraguay (CORP) de tendance anarcho-syndicaliste qui avait été fondé en août 1916, dont le secrétaire général était Ignacio Nuñez Soler et qui avait pour organe El Combate, puis au début des années 1920 Renovacion.
En 1930 il fut le responsable de La palabra (Enncarnacion), au moins 15 numéros) organe de la Nouvelle doctrine nationale (NIN) un groupe formé vers 1929 d’étudiants et d’ouvriers cherchant à concilier socialisme libertaire et spécificités paraguayennes et s’opposant au nationalisme réactionnaire.
Lors de la grande grève des ouvriers maçons et briquetiers à Asuncion fin 1930-début 1931, il fut membre du comité de grève et échappa de peu à une tentative d’assassinat. Le 21 février avec un groupe dirigé par Obdulio Barthe, il fit partie du groupe de militants anarchistes — dont Oscar Creydt, Cantalicio Aracuyu, Ramon Duran, Marcos Karner — qui occupa la ville d’Encarnacion et y constitua un conseil révolutionnaire présidé par O. Creydt et Marcos Karner. Sans appui extérieur — les soulèvements prévus dans d’autres villes ne s’étant pas produits — et face à l’arrivée des troupes venues mater le soulèvement, la plupart des militants avaient dû quitter la ville après 16heures d’occupation et étaient parvenus à se cacher ou à gagner la frontière brésilienne. Ciriaco Duarte fut arrêté et déporté à la prison de l’îîe Margarita. Peu après sa libération, il fut de nouveau emprisonné pour sa participation aux luttes ouvrières.
Puis il fut mobilisé et participa, lors du conflit opposant la Bolivie et le Paraguay, à la guerre du Chaco (1932-1935) pendant plus d’une année. A la fin de ce conflit il reprenait ses activités syndicales et fut l’un des fondateurs du Conseil régional de coordination ouvrière (CROCO) l’une des dernières tentatives d’organisation du mouvement ouvrier anarcho-syndicaliste au Paraguay.
Il fut dans les années 1940 le responsable de divers périodiques ouvriers de tendance libertaire dont El Obrero Grafico (1940), Émancipaacion (1941-42) et collabora à Cultura socialista (1945) et El Sol (1948).
En 1942 il s’intégra au Département national du travail (DNT) avant d’être obligé quelques mois plus tard d’en démissionner.
En 1967 il s’était exilé à Buenos Aires où il publiait le périodique Carta cultural para el desarollo de la democracia social en el Paraguay » et collaborait notamment à la revue libertaire Reconstruir. En février 1968, alors qu’il venait d’Argentine pour y amener divers exemplaires de son périodique, il était arrêté à Asuncion, emprisonné et ne fut libéré qu’ en mai après avoir mené une grève de la faim de 28 jours et suite à une campagne de pétitions menée dans les milieux libertaires et intellectuels en Argentine.
Ciriaco Duarte, qui pendant toutes ses années de militantisme, organisa de nombreuses conférences et réunions et fut également très actid dans les groupes libertaires de théâtre social, est décédé à Asuncion le 27 septembre 1996.
Œuvre : — El sindicalismo libre en Paraguay ; — En 1989 il fut également l’auteur de la présentation de la réédition en fac similés de la revue El despertar (Asuncion, 1906, 11 numéros), ancien organe de la Fédération ouvrière régionale du Paraguay, publiée par Rafael Peroni Ediciones y centro de documentacion y estudios, (Asuncion).