Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DESPRÈS, Fernand, Désiré, Alfred, “A. DESBOIS”

Né le 13 avril 1879 à Ouzouer-le-Marché (Loir-et-Cher) — mort le 14 février 1949 — Cordonnier, puis journaliste — Paris
Article mis en ligne le 28 février 2007
dernière modification le 6 août 2024

par R.D.

Avant 1896, Fernand Desprès exerça la profession de cordonnier chez Marie, Charles Constant, dit Le Père La Purge qui l’initia aux théories anarchistes ; vers 1896, il fit la connaissance de Vigo Miguel Almereyda — il sera le parrain de son fils le cinéaste Jean Vigo Nono — et commença à fréquenter les milieux libertaires.

En 1901, Desprès abandonna tout travail manuel pour se consacrer à la politique et au journalisme, il avait collaboré dès 1899 au Journal du peuple (299 numéros du 6 février au 3 décembre) dont le directeur était Sébastien Faure ; il collabora ensuiteà l’organe individualiste L’Homme » (Paris, 7 numéros d’avril à août 1901), au Libertaire, à La Guerre sociale (1907-1914), à La Bataille syndicaliste (27 avril 1911- 23 octobre 1915), et même, de temps à autre, à L’Humanité où il se fit remarquer par la violence de ses articles. Il adhéra à tous les groupements révolutionnaires de l’époque. Compromis en 1901 avec Almereyda dans une affaire de détention et de fabrication d’explosifs, il bénéficia d’un non-lieu ; à nouveau compromis en 1909, dans l’affaire des faux mandats internationaux, il bénéficia là encore d’un non-lieu.

En 1912, Desprès abandonna sa collaboration à La Guerre sociale et à L’Humanité pour se consacrer à La Bataille syndicaliste dont il devint un des principaux rédacteurs sous le pseudonyme d’ A. Desbois.

Inscrit au Carnet B avant la guerre de 1914-1918, il fut durant la guerre réformé n° 2, mais démissionna avec Marcelle Capy en août 1915 de La Bataille syndicaliste en raison de la ligne « union sacrée » qu’elle avait adoptée — voir « Pourquoi nous avons quitté la Bataille syndicaliste », in Rosmer, Le Mouvement ouvrier pendant la guerre, t. I, pp. 561-566.

En 1918-1919, inculpé d’intelligences avec l’ennemi, à la suite d’un séjour à Genève avec son ami Romain Rolland, et poursuivi devant le 3e tribunal de guerre de la Seine, il bénéficia à nouveau d’un non-lieu.
Il collaborait alors à L’Avenir international (Paris, 32 numéros janvier 1918-octobre 1920) revue très favorable à la révolution russe dont un grand nombre de rédacteurs étaient d’anciens collaborateurs des Temps nouveaux et à La Plèbe, (Paris, 4 numéros du 13 avril au 4 mai 1918), qu’il dirigea avec Marcel Martinet et Jean de Saint-Prix. Il collabora également à L’Internationale de Pericat, et refusa début 1919 la proposition de Bidault d’intégrer la rédaction du Libertaire lors de sa reparution, se disant partisan d’une campagne à mener avec tous les minoritaires du Parti socialiste, de la CGT et les libertaires et ne voulant pas faire de la propagande pour les seuls libertaires.

Après avoir séjourné dans l’Aisne au lendemain de la Première Guerre mondiale il s’installa à Anzin (Nord) en 1920 pour y travailler comme chaudronnier. En fait, il semblerait que Desbois ait été « parachuté » pour mettre sur pied les Comités syndicalistes révolutionnaires de l’arrondissement de Valenciennes dont il devint le secrétaire en 1921. A l’auromne 1921 i alla visiter Max Nettlau à Vienne.

Propagandiste résolu, utilisant souvent la violence verbale, et adhérent du Parti communiste dès sa fondation il tenta d’attirer vers les rangs communistes les militants anarchistes et anarcho-syndicalistes de la région de Valenciennes. Il quitta le Nord à la fin de l’année 1921. (Voir sa notice complète dans le Maitron).

Avant son passage au communisme, Fernand Desprès avait collaboré à plusieurs autres titres de la presse libertaire ou proche dont : — Les Cahiers de l’Université Populaire (Paris, au moins 23 numéros du 10 janvier 1906 à novembre 1907) ; — L’École de la Fédération (Marseille, 1915-1919) qui pendant la guerre remplaçait l’École Émancipaée ; — Libre Examen (Paris, 6 numéros de juin à novembre 1904) publié par Ernest Girault ; — La Tribune Internationale (Paris, 1904-1905, 14 numéros) ;


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