Henri Ferrier avait été fiché dans le Vaucluse en juillet 1894 où il résidait à Cavaillon depuis le printemps. Dans la soirée du 25 juin 1894 il avait été arrêté dans un café avec le socialiste Charles Gobin après s’être réjoui de l’attentat de Caserio contre le président de la République Sadi Carnot. Aux gendarmes qui les avaient arrêtés il avait déclaré « Vous êtes gendarmes, vous êtes en force, nous obéissons, mais sachez que vous ne faites de nous que des rebelles et des révoltés. Nous reviendrons à Cavaillon et nous ne nous arrêterons pas là ». Puis voyant un drapeau garni de crête, il avait ajouté : « Regardez ce haillon en deuil, je me moque de la société ; ce sont des gens qui ont volé des millions et vivent tranquilles. Cette société je la mets au fumier ». Présenté au juge d’instruction d’Avignon, il se déclara anarchiste et fut inculpé « d’apologie de crime, meurtre et outrages » avec Gobin et Joseph Chassin un ouvrier mineur qui venait d’être arrêté pour les mêmes faits.
Il était semble-t-il en 1895, le correspondant du Libertaire. En 1896 il était allé s’établir à Champigny près de Melun où il avait été mis sous surveillance. Il vivait alors dans une maison isolée et semblait ne s’occuper que de littérature et dessin. Il fut proposé à la radiation des listes d’anarchistes en 1897. Il résida ensuite pendant plus de deux ans à Melun, Fontainebleau où il se maria et Montereau où son attitude ne donna lieu à aucune critique et à l’automne 1902 il fut porté sur la liste de radiation des anarchistes. Il fut radié définitivement en janvier 1904.