Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DONDON, Anna-Thérèse

Née à Decize (Nièvre) le 27 août 1884 — morte en 1979 — Paris
Article mis en ligne le 9 mars 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Anna Dondon

Anna-Thérèse Dondon était montée toute jeune à Paris où elle avait épousé Georges Dondon vers 1905 et avaitrapidement adhéré aux idées libertaires. En 1907 elle fut impliquée avec son frère aîné Joseph dans une affaire de fausse monnaie et fut condamnée l’année suivante à 5 ans de prison tandis que son frère bénéficiait d’un non-lieu. A cette époque elle était membre semble-t-il du Comité de secours aux détenus. Incarcérée à Rennes, elle fut remise en liberté conditionnelle en 1909.

Elle devint l’année suivante la compagne de René Valet qui appartenait à la « bande à Bonnot ». Lorsque la police et l’armée avaient cerné dans la nuit du 15 au 16 mai 1912 la villa de Nogent-sur-Marne où étaient réfugiés Garnier et Valet, elle se trouvait sur place. Victor Méric écrivit à ce propos dans « Les Bandits tragiques » : « Alors que la villa de Nogent était entourée de forces de police et d’un bataillon de zouaves, prêts à donner l’assaut, une femme qui se trouvait dans le jardin fut arrêtée par les policiers : c’était Marie la Belge, compagne de Garnier. Tandis qu’ils s’approchaient de la maison, revolver au poing, une femme apparut sur le pas de la porte : ils s’en emparèrent aussitôt : c’était Anna Dondon, la compagne de Valet. Se sachant perdus, les deux hommes avaient voulu épargner la mort de leurs compagnes ». Dans l’assaut Garnier avait été tué et Valet, blessé, avait ensuite été piétiné à mort par la foule accourue sur les lieux.

Anna Dondon

Pendant la guerre elle participait aux sorties champêtres organisées en région parisienne par le groupe des Amis de Ce qu’il faut dire. Lors d’une de ces sorties en mai 1918 à Herblay, à laquelle avaient assisté une trentaine de personnes, dont A. Dondon, la police signalait qu’avait été « vivement critiqué les mensonges que la presse a répandus sur les véritables causes du conflit et les sanctions gouvernementales consistant à renvoyer sur le front un certain nombre de militants ».

Entre les deux guerres, Anna Dondon continua de fréquenter les milieux anarchistes et selon May Picqueray « fréquentait assidûment les conférences de Sébastien Faure, et, pendant les week-ends, nos balades dans la campagne des environs de Paris ».

Anna Dondon a passé les dernières années de sa vie dans une maison de retraite à Bondy où elle est décédée en 1979 des suites d’une opération.


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