Membre de la Société des proscrits de 1851 et demeurant 19 boulevard de la Major à Marseille, Marius Fabre avait participé le 20 mai 1883 à la manifestation de la Canebière à la tombe d’Esquiros au cimetière Saint-Pierre. Il fit également partie avec Dupay, Farreno, Basso et Manciga du Comité Garibaldi chargé de l’organisation de manifestations à la mémoire du révolutionnaire italien.
En 1884 il travaillait comme ouvrier boulanger à Aubagne où selon la police, il tentait d’organiser une grande réunion anticléricale. Il était alors l’un des douze membres — avec Bellot, Bouisson, Chauvin, Felicchioli, Urbain Gay, Gouzé, Magnan, Mazade, Olive, Roque Marius et Torrens—de la Commission chargée d’organiser un meeting de protestation le 14 juillet ; le meeting qui réunit 4.000 participants à la Plaine fut interrompu par la police qui arrêta deux des organisateurs dont Bouisson (cf. L’Affamé , 27 juillet 1884). Le 28 mai 1885 il présidait le meeting contre les massacres du Père Lachaise qui réunit 1200 personnes. En juillet 1887, un procès-verbal fut dressé contre lui lors d’un meeeting de protestation contre la nouvelle condamnation de Louise Michel.
Selon le journal Le Radical (19 novembre 1893) il était alors qualifié « d’ancien anarchiste devenu fonctionnaire colonial ».