Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BERTHELOT, Paul “Marcelo VEREMA”

Né à Auxerre le 26 juillet 1881 — mort le 2 novembre 1910 — Professeur d’espéranto — Céret (Pyrénées-Orientales) — Rio de Janeiro (Brésil)
Article mis en ligne le 30 juillet 2021
dernière modification le 12 juillet 2024

par Marianne Enckell, R.D.

Fils illigitime de Paul Bert futur ministre de l’instruction publique, Paul Berthelot avait été reconnu par un boulanger d’Auxerre qui s’appelait aussi Paul Berthelot.C’est lors d’études brillantes au lycée de Reims qu’il commença à apprendre aussi l’espéranto. A la rentrée 1900 il entra en mathématiques supérieures au Lycée Saint-Louis (de Paris ?), rompit avec la religion catholique et commença à fréquenter les milieux libertaires. Recalé à l’École Polytechnique, il commença alors des études de médecine avant de s’insoumettre au service militaire et de passer en Espagne.

En 1904 il s’installa à Céret (Pyrénées-Orientales), fonda une association espérantiste regroupant catalans français et espagnols et publiant le bulletin Katalunjo. L’année suivante il fondait la revue Esperanto où il publia la première tentative de dictionnaire unilingue en espéranto et qui fut d’abord publiée à Perpignan, puis à Genève en 1906 par Hector Hodler. Cette même année 1906 il séjourna à Genève à l’occasion du 2e congrès univerrsel de l’Esperanto et rédigea 3 des 4 circuliares qui permirent le lancement du périodique Internacia Socia Revuo, première revue espérantiste à caractère prolétarien. Puis peu après le congrès, il partir pour l’Uruguay « en missionnaire déterminé de l’évangile espérantiste » (cf. Journal de Genève, 23 septembre 1906).
Finalement c’et azu Brésil qu’il s’installa et entra en contact avec les compagnons de Rio de Janeiro où il allait être connu sous le nom de Marcelo Verema. Il enseigna l’espéranto et le français à l’école Berlitz dont il fut renvoyé pour propagande antimilitariste. Il décida alors d’aller étudier les mœurs des natifs brésiliens et, avec un autre compagnon anarchiste tenta de s’établir dans l’État de Goias au bord de la rivière Araguaya. La tentative fut un échec, mais il resta sur place et travailla comme inspecteur des rivières pour la compagnie naviguant sur le fleuve Araguaya. C’est à cette époque qu’il écrivit sa parabole anarchiste L’Evangile de l’heure. Il repartit ensuite vers le nord, puis après avoir contracté la tuberculose et après divers déboires, en mai 1910 il entra au monastère dominicain de Conceiçao do Araguya où semble-til il retourna à la religion catholique et utilisa ses dernières forces à rédiger un manuel d’espéranto en latin (Compendium grammaticae Esperanti) qui ne sera jamais publié. Il décéda au monastère le 2 novembre 1910.


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