Volontaire en Espagne, Paula Feldstein participait en février 1937 avec Odéon et Renée Lamberet à la fondation près de Llansa de la Colonie d’enfants Ascaso-Durruti organisée par la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) qui, à l’automne 1938 regroupait quelques 300 enfants âgés de 5 à 12 ans. La colonie avait « ses classes dans une école voisine, son infirmerie dans un pavillon isolé, son grand jardin où les enfants peuvent s’ébattre en liberté » (cf. SIA, n°1, 10 novembre 1938).Dans un article pari dans SIA du 22 décembre 1938, Graciano Lopez, le directeur pédagogique de la colonie écrivait : « La colonie Ascaso-Durruti peut être considérée comme un des meilleurs établissements parmi ceux du même genre qui existent en Espagne ou hors d’Espagne. L’œuvre formidable des fondateurs Pailina Feldstein et Odeon, aidés par Louis Riera et Maria Ascaso, se remarque dans tous les aspects de la vie de la colonie… On remarque d’abord dans la colonie sa propreté ; une propreté absolue. Et cette propreté, si dufficile à obtenir dans une maison où vivent près de 300 personnes, se reflète dans la vie entière de l’établissement, faisant des enfants de beaux êtres capables de soigner et de conserver en parfait état tout ce qui leur est confié : matériel pédagogique, tableaux et bien entendu la maison elle même… ». Responsable de l’orphelinat jusqu’à la fin de la guerre civile, elle assurera en février 1939 l’évacuation des enfants vers la France. Les enfants seront alors installés provisoirement sur l’ile d’Oléron (Charentes Maritimes) au Foyer des nôtres à Cheray dépendant semble-t-il de La Maison heureuse, une colonie de vacances gérée par “L’Enfance Coopérative” une association dont le siège social se trouvait à Paris.”.
Le 24 juin 1939 une centaine d’enfants furent transférés à Cheray, commune de Saint-Georges-d’Oléron, dans une ferme en partie réhabilitée pour les accueillir. Paula Feldstein assura la direction de cette colonie, “Le Foyer des Nôtres”, avec l’aide du Comité d’Entre-aide aux Réfugiés Espagnols et l’appui de Renée Lamberet. Sous la pression des autorités franquistes et avec l’aval du Ministère de l’intérieur et du préfet, les orphelins et les enfants dont on était sans nouvelles des parents, furent renvoyés en Espagne à la fin 1939. D’autres purent rejoindre leurs parents réfugiés en France. Les derniers enfants seront pris en charge, en avril 1940, par la Commission Internationale d’Aide aux Enfants Réfugiés et accueillis à la colonie “Pax Colony” à Andernos (Gironde). Paula Feldstein y accompagnera ces quatre enfants.
Paula Feldstein a été naturalisée française en 1948.