Christine Hudiin était la fille de Georges Hudin, imprimeur, né le 20 mai 1934, et de Jacqueline Daucourt, comptable, née le 16 octobre 1933, tous deux à Paris. Ils étaient sympathisants communistes. Son père, syndiqué CGT, fut réfractaire au service militaire en Algérie et manifesta à Paris en novembre 1955. Il fut emprisonné en forteresse et versé ensuite dans la légion. Il obtint une permission exceptionnelle à la faveur de la naissance (difficile) de Christine et ne retourna jamais en Algérie (il s’ébouillanta un pied et resta à l’hôpital parisien Villemin jusqu’à ce que son dossier militaire soit « égaré » par un compagnon).
Christine Hudin, après un Bac lettres+langues vivantes au lycée Victor-Hugo de Paris, en 1973, suivit deux années en sociologie à Paris-VIII (1973-1975). Après de nombreux petits boulots à partir de 1973, elle fut bibliothécaire à Paris (1975-1980), puis cheffe de fabrication en imprimerie (Édito, l’imprimerie familiale, 1980-1990) ; rédactrice pour les éditions Eclectis et Laffont. Elle enseigna ensuite les arts graphiques en lycée professionnel et devint formatrice pour adultes (Education nationale, AFPA et CFDT, 1992-1999). Enfin, elle fut productrice de disques et de spectacles (Édito Musiques, fondé en 1994) et supervisa une douzaine d’albums de Serge Utgé-Royo, puis de Natacha Ezdra, Guidoni, Bernard Joyet… Elle organisa leurs tournées, ainsi que celles de Michel Bühler.
Elle fut syndiquée à la CFDT comme bibliothécaire de 1975 à 1980, puis à la CGT dans l’imprimerie de 1980 à 1982. Pendant de nombreuses années, elle vécut avec Serge Utgé-Royo.
Son activité militante débuta dans un comité d’action lycéen (1971-1973), lors de manifestations lycéennes et antifascistes, puis contre la loi Debré. En 1973-1974, elle fréquenta différents groupes marxistes léninistes (LO, La Cause du peuple), sans jamais y trouver sa place. Elle milita en parallèle au Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) puis dans les comités anti-nucléaires (Malville). C’est vers 1975 que son engagement libertaire s’affirma, tout d’abord par la rencontre de fils et de filles d’anarchistes espagnols, puis de libertaires « de tout poil » qui l’amenèrent rue des Vignoles, à Paris XXe, où elle découvrit l’histoire espagnole et « la galaxie anar ».
Christine Hudin fut aussi fondatrice et directrice de la radio Fréquence Paris Plurielle (FPP, Saint-Denis, 1991-1994) et animatrice d’émissions en direction des prisonniers à Radio Tomate, à Radio Montmartre, à Lucrèce puis à FPP. Elle coanima l’émission « Pour mémoire » sur Radio libertaire (1989-1991) et tint la chronique « Elle est à toi cette chanson » toujours sur Radio libertaire dans l’émission « Les destinées de l’histoire » (2007 à 2009). Elle rédigea divers articles dans Fréquences libres et organisa des spectacles : contre les prisons, au Théâtre libertaire de Paris (TLP, 1985-1986) ; « Salut, compañeros ! » (1999-2001), à l’Européen ; « No Pasarán » ? (2004), sur la mémoire de l’exil espagnol, et d’autres au Trianon de Paris ; « Vive la sociale » (de 2007 à 2009), « La Commune n’est pas morte » ! (2006) et 50e anniversaire de l’Union pacifiste (2011), au Vingtième Théâtre ; concerts de Serge Utgé-Royo, à Paris (Cabaret sauvage, Trianon, Divan du Monde, Européen, Vingtième Théâtre), Festival « Premier Mai, jour Ferré » à Paris (au Trianon, à l’Européen depuis 2007…).
Elle demeurait à Aubervilliers avec Serge Utge Royo.