Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

HUDIN, Christine

Née le 3 février 1956 à Paris — Bibliothécaire ; éditrice — MLAC – CFDT – CGT – Paris — Aubervilliers (Seine-Saint-Denis)
Article mis en ligne le 15 juillet 2024
dernière modification le 23 juillet 2024

par Hugues Lenoir, R.D.

Christine Hudiin était la fille de Georges Hudin, imprimeur, né le 20 mai 1934, et de Jacqueline Daucourt, comptable, née le 16 octobre 1933, tous deux à Paris. Ils étaient sympathisants communistes. Son père, syndiqué CGT, fut réfractaire au service militaire en Algérie et manifesta à Paris en novembre 1955. Il fut emprisonné en forteresse et versé ensuite dans la légion. Il obtint une permission exceptionnelle à la faveur de la naissance (difficile) de Christine et ne retourna jamais en Algérie (il s’ébouillanta un pied et resta à l’hôpital parisien Villemin jusqu’à ce que son dossier militaire soit « égaré » par un compagnon).

Christine Hudin, après un Bac lettres+langues vivantes au lycée Victor-Hugo de Paris, en 1973, suivit deux années en sociologie à Paris-VIII (1973-1975). Après de nombreux petits boulots à partir de 1973, elle fut bibliothécaire à Paris (1975-1980), puis cheffe de fabrication en imprimerie (Édito, l’imprimerie familiale, 1980-1990) ; rédactrice pour les éditions Eclectis et Laffont. Elle enseigna ensuite les arts graphiques en lycée professionnel et devint formatrice pour adultes (Education nationale, AFPA et CFDT, 1992-1999). Enfin, elle fut productrice de disques et de spectacles (Édito Musiques, fondé en 1994) et supervisa une douzaine d’albums de Serge Utgé-Royo, puis de Natacha Ezdra, Guidoni, Bernard Joyet… Elle organisa leurs tournées, ainsi que celles de Michel Bühler.

Elle fut syndiquée à la CFDT comme bibliothécaire de 1975 à 1980, puis à la CGT dans l’imprimerie de 1980 à 1982. Pendant de nombreuses années, elle vécut avec Serge Utgé-Royo.

Son activité militante débuta dans un comité d’action lycéen (1971-1973), lors de manifestations lycéennes et antifascistes, puis contre la loi Debré. En 1973-1974, elle fréquenta différents groupes marxistes léninistes (LO, La Cause du peuple), sans jamais y trouver sa place. Elle milita en parallèle au Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception (MLAC) puis dans les comités anti-nucléaires (Malville). C’est vers 1975 que son engagement libertaire s’affirma, tout d’abord par la rencontre de fils et de filles d’anarchistes espagnols, puis de libertaires « de tout poil » qui l’amenèrent rue des Vignoles, à Paris XXe, où elle découvrit l’histoire espagnole et « la galaxie anar ».

Christine Hudin fut aussi fondatrice et directrice de la radio Fréquence Paris Plurielle (FPP, Saint-Denis, 1991-1994) et animatrice d’émissions en direction des prisonniers à Radio Tomate, à Radio Montmartre, à Lucrèce puis à FPP. Elle coanima l’émission « Pour mémoire » sur Radio libertaire (1989-1991) et tint la chronique « Elle est à toi cette chanson » toujours sur Radio libertaire dans l’émission « Les destinées de l’histoire » (2007 à 2009). Elle rédigea divers articles dans Fréquences libres et organisa des spectacles : contre les prisons, au Théâtre libertaire de Paris (TLP, 1985-1986) ; « Salut, compañeros ! » (1999-2001), à l’Européen ; « No Pasarán » ? (2004), sur la mémoire de l’exil espagnol, et d’autres au Trianon de Paris ; « Vive la sociale » (de 2007 à 2009), « La Commune n’est pas morte » ! (2006) et 50e anniversaire de l’Union pacifiste (2011), au Vingtième Théâtre ; concerts de Serge Utgé-Royo, à Paris (Cabaret sauvage, Trianon, Divan du Monde, Européen, Vingtième Théâtre), Festival « Premier Mai, jour Ferré » à Paris (au Trianon, à l’Européen depuis 2007…).

Elle demeurait à Aubervilliers avec Serge Utge Royo.