Descendant d’une famille de réfugiés ayant fui l’annexion de l’Alsace lors de la guerre de 1870, Lucien Grodwohl, après un apprentissage de boulanger, s’était engagé dans la Marine en 1939 alors que la guerre allait éclater. Victime d’un torpillage à Gibraltar, où il eut les deux jambes brisées, il revint à la vie civile, profondément antimilitariste et renvoya ses deux médailles. Après la libération il fréquenta les Auberges de jeunesse et devint anarcho-syndicaliste et admirateur de Louis Lecoin.
Ouvrier chez Michelin et membre du syndicat CNT de la Chimie, Lucien Grodwohl, avait été élu comme délégué à la propagande au bureau régional, lors du congrès régional de la 4e Union régionale de la CNT tenu à Clermont-Ferrand le 19 décembre 1948. Les autres membres du bureau étaientl’employée des PTT Jeanne Moreau (trésorière) et l’ouvrier agricole A. Guiller (secrétaire).
Il travailla ensuite dans diverses entreprises (imprimerie, livreur dans une droguerie) puis, en 1956, fut embauché à l’émetteur régional de la télévision où il restera jusqu’à sa retraite en 1980. Il resta pendant toute cette époque un militant syndical et fréquenta le local loué par les militants espagnols au 9 rue de l’Ange.
Après sa retraite ol passa la plupart de son temps dans les montagnes à baliser les sentiers de randonnées — il fut le cofondateur de “Chamina” qui édite des guides de randonnées en Auvergne —, à bricoler dans son atelier et à participer à des réunions avec les vieux copains de Clermont comme Louis Ségeral, Taupinard et Gérard Khanifar.
Lucien Grodwohl est décédé en avril 1997 et ses cendres ont été dispersées par son fils lors d’un vol en parapente au dessus du Puy-de-Dôme.