Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LEFEBVRE, Marceau

Né à Lens (Pas-de-Calais) le 5 février 1910 — mort le 13 mars 1983 — Mineur — UA — FA — SIA — CGTSR — CNTF — La Grand-Combe (Gard)
Article mis en ligne le 19 mars 2008
dernière modification le 28 août 2024

par R.D.
Marceau Lefebvre (Carte de la SIA)

Pendant la première guerre mondiale, tandis que son père était au front, Marceau Lefebvre encore enfant avait été évacué avec sa famille et les civils de la région : « …en 1916, nous sommes allés d’abord en Belgique, puis en Ardèche, dans un petit village, les Vans. C’est là que mon père nous a rejoint. De là, nous sommes allés à la Grand-Combe où j’ai passé toute ma jeunesse dans le milieu de la mine ». Marceau commença à travailler aux mines de La Grand-Combe le 5 février 1923, jour de ses 13 ans. Puis il devint anarchiste, adhéra à l’Union Anarchiste (UA) et à la CGTSR. En 1937 il adhérait également à la Solidarité Internationale Antifasciste dont il fut l’année suivante le trésorier puis le secrétaire du groupe local. Fin février 1939, lors de la Retirada, il organisa une conférence de la SIA à La Grand-Combe sur la solidarité à apporter aux réfugiés, à laquelle participèrent près de 300 auditeurs et où Maurice Doutreau exposa la situation. « Prétextant que les organisateurs n’avaient aucune autorisation spéciale du préfet pour collecter [le commissaire de police] s’opposa à ce que les ouvriers versent leur obole pour venir en aide à nos camarades espagnols » (cf. SIA, n° 16, 2 mars 1939)

Lors de la déclaration de guerre il était marié à une réfugiée espagnole, Carmen (décédée en 1984) dont il avait un fils Max, et décidait de s’insoumettre : « …antimilitariste, je ne rejoins pas l’armée ; mon fascicule m’ordonne de rejoindre Nîmes le 5e jour, mais il y avait belle lurette que je n’attendais pas la guerre pour prendre une décision. Insoumis je pris le maquis avec deux autres anarchistes de la ville d’Alès. N’ayant pas le caractère de vivre en montagne, trois mois après, je demande refuge à ma mère qui m’a caché dans sa maison jusqu’au 2 août 1940. Le 2 août 1940, vers deux heures du matin, sachant que devais régler la nite à l’État, je me rends à la brigade de gendarmerie de Tamaris, à 10 km de chez moi. Le 3 août, enchaîné à la main gauche, tenu en laisse par un gendarme qui était lui, accompagné par un autre gendarme, je franchissais la porte du Fort Saint-Nicolas (Marseille) d’où je devais ressortir le 22 novembre 1940 » après avoir été condamné à deux ans de prison avec sursis par le tribunal militaire. Une des raisons pour lesquelles Marceau s’était rendu en août venait du fait que sa compagne avait subi brimades et menaces d’expulsion de la part de la police lors de perquisitions domiciliaires.

A la libération Marceau Lefebvre était le trésorier du groupe local de SIA et en 1947 organisait un syndicat de la CNTF. Il continua de diffuser le Libertaire, puis Le Monde Libertaire et Le Combat syndicaliste à La Grand-Combe jusqu’à son décès survenu le 13 mars 1983.


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