Célibataire demeurant avec ses parents, place de l’Observance, Justin Mazade s’occupa très tôt de politique. Il fut en 1881 délégué par les employés du nettoiement et par deux autres chambres syndicales au congrès de Reims du Parti ouvrier. Son activité au sein de la chambre syndicale des bijoutiers lui avait valu d’être signalé par la police dès 1880.
En 1882 il militait activement au Club International qui réunissait de nombreux anarchistes et recevait alors la correspondance et les journaux révolutionnaires. Il entretenait une correspondance suivie avec Herzig, fondateur avec Kropotkine du Révolté (Genève) et avec Jean Grave qui était alors exilé à Genève.
En mai 1884 il fut avec Auguste Chauvin l’un des principaux promoteurs du journal L’Affamé (Marseille, 6 numéros du 15 mai au 27 juillet 1884) paru pendant une épidémie de choléra dont sera victime le premier gérant Louis Buisson. Mêlé aux troubles de juillet 1884, il fut poursuivit pour délit de presse. Exilé en Suisse il fut condamné par défaut en décembre 1884 à 8 mois d’emprisonnement par la Cour d’assises des Bouches-du-Rhône, mais sur opposition sur ce jugement sera finalement acquitté en appel le 21 mars 1885.
Revenu à Marseille en février 1885, il fut l’objet d’une étroite surveillance, étant suspecté de cacher des armes et des papiers compromettants dans le cabanon de ses parents au quartier des Olives. Intimement lié à Minnie Lecompte, il participa alors à la fondation du journal Le Droit Social (Marseille, 2 numéros du 16 mai au 13 juin 1885) sous-titré « Mort aux bourgeois » et dont le gérant était Alphonse Lauze. L’année suivante il faisait partie avec Léonce Cotinaud, Tressaud et Tricot pour la partie française et Acquabona et N. Converti pour la partie italienne du journal bilingue L’Internationale anarchiste (Marseille, 4 numéros du 16 octobre au 6 novembre 1886).
Le 18 mars 1886, avec le compagnon espagnol José Torrens, il avait été l’organisateur de la réunion de commémoration de la Commune de Paris tenue au Café de la Marine.
Justin Mazade fut l’un des principaux responsables anarchistes locaux au cours des années 1881-1886, organisant de nombreuses réunions publiques et donnant lui-même des causeries tant à Marseille que dans les localités voisines. Puis peu à peu son militantisme se ralentit peu à peu pour cesser complètement après son mariage vers 1892. Il déménagea alors dans le quartier de la Bourse et ouvrit un atelier 49 rue Tapis vert. Après la mort de sa femme en 1908, Justin Mazade s’occupa du Comité d’intérêt de quartier de La Rose.