A peine âge de 15 ans, Ernest Prados était parti comme volontaire en Espagne. Versé dans une centurie de la Colonne Los Aguiluchos sur le front de Huesca, il demandait à rejoindre la section italienne de la Colonne Ascaso et était envoyé au Fort Ferrer où, sa mère venait rapidement demander son rapatriement. Le volontaire suisse Albert Minnig décrivit ainsi son départ : « Il y a à peine huit jours que nous sommes là qu’Ernest Prados, un petit marseillais de 15 ans, est réclamé par l’ambassade de son pays. Sa mère, qui est venus jusuq’ai Castillo San Juan, le réclame avec force. Il refuse tout d’abord l’invitation de partir, ainsi qu’un certificar du gouvernement qui le remercie pour son dévouement et son courage. Puis se rendant compte de l’angoisse dans laquelle sa mère est plongée, il se décide, nous embrasse tous et part avec de grosses larmes de regret sur les joues. Consternés, nous le regardons s’éloigner sur la grande route, mais nous nous consolons en pensant qu’il va vers la vie, et nous parlons longuement sur sa bonne tenue à nos cotés, dans les moments les plus tragiques passés pendant ces cinq mois et demi au front. » Un autre volontaire, Gustave Perdrisat ajoutait : « … Quoi, le gosse, notre gosse partait là, tout à coup ? On n’allait plus entendre sa gouaille, ses bons mots, ses frais éclats de rire. On perdait tout cela : ce brave cœur, si bon, si généreux, l’enfant du régiment, connu d’un extrême à l’autre de la tranchée, si franc, si gai, si farce ! ».
A son retour d’Espagne Ernest Prados devint ouvrier vernisseur. Pendant l’occupation il s’engagea dans la Résistance. Grièvement blessé en 1944 au cours d’une mission de sabotage, il décédait peu après.
En 1985 une rue à Aix-en-Provence a pris son nom.