Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SCHWARTZBARD, Cholem « SHOULIM »

Né à Born (Bessarabie) le 18 août 1886 — mort le 3 mars 1938 — Ouvrier horloger — Ukraine — Vienne — Paris — Petrograd
Article mis en ligne le 22 août 2009
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.
Cholem Schwartzbard

Militant anarchiste ukrainien d’origine juive, Cholem Schwartzbard Shoulim avait été élevé à Balta où en 1900 il était devenu apprenti horloger et devint adhérent d’un groupe communiste juif. Il fut condamné à trois mois de prison pour avoir participé à la défense des juifs de Balta lors de pogromes et participa à la révolution de 1905. L’année suivante il se réfugia à Vienne où en 1909, avec un groupe anarchiste il prenait part à une attaque de banque. Arrêté et condamné aux travaux forcés, il parvenait à s’évader au bout de quatre mois et gagnait Budapest où il participait à l’attaque d’un restaurant. Expulsé de l’Empore austro-hongrois, il trouvait asile en France où il arrivait en 1910.

Dès le début de la première guerre mondiale, il s’engageait dans la Légion étrangère et combattait sur le front d’Artois où il fut blessé. Après sa démobilisation à l’été 1917, il regagnait la Russie avec sa compagne où il participait à la révolution d’abord à la Garde Rouge à Petrograd, puis en Ukraine à une brigade juive de l’armée Rouge. C’est au cours de la guerre civile que quinze membres de sa famille seront massacrés lors de pogromes.

En 1920, il regagnait la France et reprenait son métier d’horloger boulevard de Ménilmontant à Paris. Il représenta le mouvement anarchiste juif lors de la fondation en mai 1924 du groupe L’œuvre internationale des éditions anarchistes dont le responsable était Séverin Férandel. Il collabora également à L’Idée anarchiste (Paris, 1924) de L. Haussard qui publia des extraits de ses mémoires sur la révolution russe.

Au printemps 1926, lors d’une sortie champêtre en région parisienne, il avait été sauvé de la noyade par L. Anderson Ander. Quelques jours plus tard, le 25 mai 1926, et après que Nestor Makhno ait tenté de l’en dissuader, il abattait rue Racine à Paris le leader nationaliste ukrainien Simon Petlioura qu’il considérait comme responsable des pogromes commis par ses troupes. Défendu notamment par maître Henry Torrés, à l’automne 1927, Schwartzbard, qui avait obtenu la nationalité française en 1925, fut finalement acquitté. Il se consacra par la suite aux activités de la Ligue contre les pogromes (future LICRA) qui avait été fondée à l’occasion du procès.

Cimetière de Capetown

Cholem Schwartzbard est mort à Capetown (Afrique du Sud) le 3 mars 1938, d’une crise cardiaque, lors d’une tournée de conférences contre l’antisémitisme.

Au début des années 1960, sa dépouille inhumée à Capetown, fut transférée en Israël pour y être ensevelie.

L’écrivain chinois Ba Jin (Pa Kin) raconta en 1932 l’histoire de Schwartzbard dans le roman “Le rêve en mer : conte pour enfants à une jeune fille” (Ed. L’Harmattan, 1986).

Oeuvres : — Troymen un Virklikhkayt (Rêves et réalités, 1920, poésies) ; — In krig, mit Zikh Aleyn (A la guerre, avec soi-même, 1934) ; — In’m Loyd Fun Yorn (Au fil des ans, 1934, autobiographie). Tous ces ouvrages sont rédigés en yiddish.
— Mémoires d’un anarchiste juif, (présentées et préfacées par Michel Hermann, Ed. Syllepse, 2010).


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