Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

Né à Jaca (Huesca) le 13 octobre 1908 — mort le 17 octobre 1992

VAL BESCOS, Eduardo « El SERIO »

Garçon d’hôtel — MLE — CNT — Madrid (Nouvelle-Castille) — Toulouse (Haute-Garonne)
Article mis en ligne le 5 mai 2010
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.

C’est alors qu’il faisait son service militaire à Jaca en 1930, qu’Eduardo Val Bescos avait participé au soulèvement pro républicain mené par les capitaines Fermin Galán et García. Arrêté après l’échec du mouvement, il fut condamné à une peine de perpétuité et ne sera libéré que lors de l’amnistie décrétée après l’avènement de la République le 14 avril 1931.

A sa libération et après un bref passage à Saragosse où il avait animé le syndicat CNT de l’Hôtellerie il gagnait Madrid où il organisait le syndicat de l’Hôtellerie. En 1936 il travaillait comme garçon d’hôtel à Madrid et était le secrétaire du Comité de défense de la CNT du Centre avec Mariano Valle et Barcía. Lors de la grande grève du bâtiment en juin, c’est lui qui avait organisé les groupes de défenses contre les jaunes, l’UGT et les phalangistes.

Lors du soulèvement militaire de juillet, il fut chargé de la formation des bataillons confédéraux et depuis le siège du Comité de Défense, 111 rue Serrano, d’organiser la défense de Madrid. Très lié à Cipriano Mera Sanz il participait avec lui aux combats de Alcala, Tolede, Guadalajara et Somosierra. Lors de la fuite du gouvernement républicain vers Valence, c’est Eduardo Val qui donna l’ordre d’arréter les fuyards à Tarragone : quatre ministres, dont les communistes Hernández, Uribe et Del Vayo, et le maire de Madrid, avaient ainsi été arrétés, puis, après avoir été désarmés, libérés par les miliciens. En octobre 1936 il négociait l’achat d’armes à l’étranger. En novembre il fit partie avec Cipriano Mera et Mariano Valle d’une délégation qui se rendit sans succès à Valence pour tenter de convaincre de la nécessaire coordination des milices.

Début 1937 Eduardo Val informait Cipriano Mera que le Comité régional du centre lui demandait de former une Division avec les Brigades 10, 77 et 70. En février il participait avec Mera à l’assemblée pleinière des Colonnes confédérales et anarchistes de Valence et en juilet était nommé secrétaire de défense du Comité régional.
Délégué du Centre au plenum national de régionales tenu à Barcelone en avril 1938, il y avait sorti son pistolet devant les positions de certains prônant l’indépendance de la Catalogne.

En février 1939 Eduardo Val Bescos a fit partie avec Manuel Amil et Juan López de la première délégation envoyée en France pour y rencontrer le Conseil Général du Mouvement Libertaire Espagnol (MLE) en exil. Il était retourné ensuite en Espagne et fit partie de la junte du colonel Casado en tant que conseiller aux communications et aux travaux publics. Le 28 mars 1939, après avoir participé la veille à l’une des dernières réunions du Comité National de la CNT, accompagné par Casado il quittait en avion Madrid et gagnait l’Afrique du nord puis l’Angleterre d’où il venait en France chaque semaine pour s’entretenir avec les responsables du MLE et aussi avec le responsable socialiste Largo Caballero avec qui il entretenait une grande amitié. Il avait également des contacts avec Garcia Oliver et son Parti ouvrier du travail (POT).

En 1941 il se transférait en France, assurant des liaisons entre Montauban et Toulouse et était en contact avec le réseau de Francisco Ponzán Vidal. Arrêté par les autorités de Vichy, il était condamné à deux ans de prison pour “atteinte à la sureté de l’État” et interné d’abord à la prison Saint-Michel de Toulouse puis transféré à Mossac (Dordogne) avec entre autres Germinal Esgleas, Mateo Baruta et González Marín. Il était ensuite envoyé au camp du Vernet dont il parvenait à s’évader en mai 1944 peu avant d’être déporté en Allemagne.

Á la libération Eduardo Val n’acceta pas le poste de trésorier du Comité National auquel il avait été nommé lors du congrès de mai 1945 à Paris et lors de la scission de la CNT il s’alignait sur les positions collaborationistes de l’intérieur. Nommé secrétaire de défense du premier sub Comité national CNT de tendance collaborationiste il fut le signataire pour la région Centre du Manifeste d’octobre 1945 favorable aux thèses de l’intérieur.

Au milieu des années 1950, fatigué des querelles internes, il abandonnait tout militantisme, se limitant à participer aux activités de la Fédération Espagnole des déportés et Internés Politiques (FEDIP) et dans ses dernières années à l’Amicale de la 26e Division (Durruti).

Eduardo Val Bescos est mort à Baziège (Toulouse) le 17 octobre 1992.

Œuvre : Durruti un trabajador revolucionnario (Madrid, s.d.).


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