Résidant à Milan depuis 1916, Pietro Sini avait été mobilisé lors de la Première Guerre mondiale et ne fut renvoyé dans ses foyers qu’en 1919. En 1920 il fut arrêté suite à l’attentat à la dynamite commis contre le restaurant Cova de Milan, mais fut acquitté en 1921. L’année suivante il émigra clandestinement en France d’abord à Port-de-Bouc (Bouches-du-Rhône) puis à Paris à partir de 1923.
Considéré comme très dangereux, il fut incrit en 1933 sur une liste de « subversifs terroristes » et fut, le 24 décembre 1934, l’objet d’un arrêté d’expulsion avec Amleto Astolfi et Angelo Damonti. Le 10 avril 1935 il avait obtenu un sursis de 6 mois à l’arrêté d’expulsion.
Il semblerait ensuite avoir circulé entre la France et Barcelone où en août 1936 il était hospitalisé pour une malaria. I serait resté en Espagne jusqu’au printemps 1937 puis aurait gagné Paris ou Marseille où selon le journal Il Risveglio il aurait été identifié au printemps 1939. En juin 1939 il était signalé comme étant à Bruxelles et ayant rencontré Hem Day, Marcello Binconi, Pasquale Rusconi et Mario Mantovani. Au mois d’août suivant il donnait à Bruxelles, au domicile du militant anarchiste Corremans, deux conférences sur l’histoire de l’Espagne dans lesquelles il critiquait sévèrement le mouvement anarchiste espagnol et dénonçait les communistes « comme les pires ennemis des travailleurs ».
En octobre 1939 il retournait à Patis avec semble-t-il l’intention de s’engager dans l’armée française. Toutefois, le 12 novembre il était arrêté dans la vallée alpine de Bardonnechia et était transféré à Sassari en Sardaigne. Interrogé pendant deux semaines, il prétendit avoir été rapatrié pour ne pas servir dans l’armée française et nia avoir combattu en Espagne et avoir résidé en Belgique. Le 24 décembre 1939 il était condamné à deux ans d’isolement. Déporté à la colonie pénitentiaire de Ventotene il y fréquenta les anarchistes fichés comme les plus dangereux. Le 10 décembre 1941 il fut transféré à Monteforte Irpino où il était toujours fin septembre 1943. On ignore ce qu’il est devenu.