En 1897 Paul Meunier, qui se disait comptable et avait résidé à Nancy, Paris, Reims, Verdun…, était en traitement dans un hospice de Lyon. Il avait été signalé à cette époque comme disparu de Haute-Garonne puis d’Avignon et était qualifié de « dangereux ».
Entre 1880 et 1892 il avait été condamné à diverses courtes peines de prison essentiellement pour “vagabondage”, et en 1880 à Blida (Algérie) à un an pour refus d’obéissance lors de son service militaire, ainsi qu’à 6 mois le 11 novembre 1892 à Reims pour “apologie de l’anarchie et cris séditieux” lors d’une réunion publique à Epernay avec Henry Dupont qui, lui, avait été condamné par défaut à 2 ans d’emprisonnement. Lors de cette dernière arrestation à Epernay et de son transfert à la gendarmerie, il avait crié à plusieurs reprises « Vive l’anarchie ! Vive la révolution sociale ! Vive Ravachol ! » et, en passant près d’un militaire « A bas l’armée ! Révoltez vous et tuez vos chefs ! ». Il avait auparavant résidé à Reims où il avait fait de la propagande et où le 2 août 1892 il avait été condamné à 1 mois de prison pour « outrages à agents ».
Accompagné de Marie Princet (née à Saint-Mandé le 12 août 1866), Paul Meunier parcourait à l’automne 1901 le département du Gard où, notamment dans les cafés d’Anduze, Bességes, Alès et Nîmes, il chantait et vendait des fascicules de chansons anarchistes. A l’été sa présence avec Marie Princet avait été signalée par la gendarmerie en Haute-Marne.