Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

STEIGER, Eugène, Jacques

Né à Anières (Genève) le 5 mai 1858 — mort en février 1939 — Artisan bijoutier — Genève
Article mis en ligne le 5 juin 2012
dernière modification le 7 octobre 2024

par R.D.

Gérant de l’Imprimerie jurassienne dont le siège se trouvait 24 rue des Grottes, Eugène Steiger qui avait collaboré à la série génevoise (1879-1885) du Révolté de Kropotkine, fut le rédacteur de L’Égalitaire (Genève, 16 numéros du 30 mai 1885 au 2 janvier 1886) qui diffusa notamment La Peste religieuse de Johann Most. En 1888 il demeurait 14 rue Thalberg et était le diffuseur du fascicule n°1 Les Chants du peuple édités par l’imprimerie La jurassienne. En 1893 il fut fiché par la police française comme un des chefs d’un prétendu « groupe Steiger-Dalloz » avec une vingtaine d’autres militants dangereux et de voleurs. Le 13 juillet 1894 il avait été l’objet d’un arrêté d’expulsion de France qui n’avait pu lui être notifié.

En juillet 1900 il fut l’un des fondateurs du Réveil socialiste anarchiste. En novembre 1918, lors de la détention en préventive de L. Bertoni à Zürich, il fut l’un des signataires de la pétition « Une séquestration » en sa faveur.

Eugène Steiger est décédé en février 1939 à Anières (Genève) où il s’était retiré. Á ses funérailles, L. Bertoni fit un discours où il déclara : « Il gardait de sa première jeunesse la même foie dans l’idée anarchiste, qu’il concevait simplement et profondément selon l’enseignement de Kropotkine. Excellent artisan bijoutier, s’il ne connut pas de difficultés matérielles pour élever sa famille, il y fit face avec une rare force d’âme. C’est un ami d’il y a cinquante ans que je salue aujourd’hui pour la dernière fois, très assidu à nos réunions jusqu’au jour où il alla demeurer à la campagne, à Anières. Il a rempli sa tâche familiale et sociale avec sérénité et amour, et laisse l’exemple d’une belle et bonne vie ».


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