C’est à l’âge de 18 ans que, venant de Tachkent, Yuri Krinitsky avait intégré l’Institut russe d’histoire de l’art à Leningrad. Lors d’un retour à Tachkent il fut impliqué dans la création de cercles de jeunesses anarchistes et à l’automne 1922, suite à une dénonciation, fut arrêté sous l’accusation de publier le journal clandestin L’Alarme de Tachkent.

Remis en liberté il constitua alors un groupe à l’Institut et lors de la période de Noël en décembre 1923 visita Moscou où il reçut une carte de membre de la Fédération russe des anarchistes. Au printemps 1924 il fut élu président du Département d’éducation politiquer de l’Institut. Il subit une nouvelle arrestation à Tachkent pendant les vacances d’été mais fut rapidement relâché.

A l’automne 1924, lors d’un meeting à l’occasion des élections étudiantes, il appela à battre la liste communiste, ce qui se passa. Dans la nuit du 3 au 4 novembre il fut arrêté par la Guépéou avec Benjamin Rakov, Alexandraz Kvachevskya, Panteleimon Skrinikov, Maria Krivtsova et Yevgenya Olshevskaya. Krinitsky, Rakov et Kvaachevskaya furent déclarés coupables d’être des éléments socialement dangereux corrompant les milieu étudiant, tandis que les autres furent libérés faute de preuves. Krinitsky fut condamné à 3 ans de déportation à Zyrinasky. Puis sous la pression de la GPU, il démissionna de la Fédération russe des anarchistes, rédigeant un rapport détaillé –où il disait avoir été impliqué dans le mouvement anarchiste depuis l’âge de 13 ans en 1919 — renonça publiquement dans un journal à ses idées anarchistes, dénonça plusieurs dizaines d’étudiants et déclara qu’il se considérait désormais comme un bolchévique léniniste. Il fut relâché le 15 octobre 1926.