Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

COLIN, Raoul, Ernest

Né le 1er avril 1895 à Orléans (Loiret) — mort en déportation le 22 mai 1943 — Ouvrier métallurgiste — UAC — UA — SIA — CGTU — Orléans (Loiret)
Article mis en ligne le 23 janvier 2007
dernière modification le 8 août 2024

par R.D.

Demeurant 31 rue des Murlins à Orléans, Raoul Colin (parfois orthographié Collin) était marié à une employée de la Manufacture des tabacs dont il avait un enfant. Réformé de guerre, titulaire de la médaille militaire et de la croix de guerre, il a été un militant pacifiste et anarchiste très actif du groupe de l’Union Anarchiste Communiste (UAC) d’Orléans de 1922 à 1939.

Le Libertaire (1er mai 1927) signalait que le 25 avril précédent, il avait été expulsé du cinéma L’Artistic où était projeté un film sur la guerre de 1914-1918 et où, pendant la séance, il avait lancé des boules puantes.

Il a été délégué à de nombreux congrès, notamment à Paris les 30 octobre-1er novembre 1927 où il avait présidé l’une des séances, au congrès d’unité anarchiste communiste à Amiens les 12-15 août 1928, à celui de l’UACR tenu à Paris les 19-21 avril 1930 à Paris, et à Toulouse les 17-18 octobre 1931. Il militait également à la CGTU, notamment en 1925-26, et sera trésorier de l’Union départementale. Il était également mebre depuis sa fondation début 1928 du groupe des Amis du Libertaire dont Faucier était le secrétaire.

A l’automne 1928 il avait été victime d’un grave accident.

Il collaborait régulièrement dans les années 1930 au Libertaire. Fervent néo-malthusien, Colin fut « un de ceux à qui nous faisons appel pour éviter à certains amis une progéniture non désirée ». Des indiscrétions “sur ses activités abortives” lui valurent une condamnation à 2 ans de prison.

Au printemps 1932, suite à la mort du compagnon Henry Legay des suites d’un tabassage policier, il nommé secrétaire du Comité Henry Legay, allant des anarchistes aux radicaux, formé pour obtenir justice. Un autre comité, Les amis d’Henry Legay, présidé par l’anarchiste Marius Berger, contestant la présence du Parti Radical dans le premier comité, fut également formé à l’initiative d’autres anarchistes et des communistes.

A l’été 1936 il semble qu’il ait été volontaire en Espagne et ait combattu sur le front d’Aragon.

En mars 1937 il était interrogé par la Sureté nationale qui voulait lui faire avouer que « Les mitrailleuses volées en février 1937 à l’école d’application de cavalerie de Saumur, avaient transité par le local du Comité Espagne libre de la rue Crusol, avant d’être envoyées en Espagne ». R. Colin était à l’époque un des responsables de la section locale de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA). En 1939, il travaillait comme manœuvre et était le secrétaire du groupe d’’Orléans de l’UA qui selon la police comptait de 40 à 50 membres.

Lors de l’invasion allemande de 1940, il était en prison où il purgeait une peine de 2 ans pour “pratiques abortives”. Après sa libération il était à nouveau arrêté et accusé d’entretenir des relations avec la Résistance. Il était alors déporté en Allemagne où il est mort le 22 mai 1943 au camp de concentration d’Oranienburg.


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